Comment marchent les élections européennes ? Le petit guide pour tout comprendre

0
175

[ad_1]

Par Maxime Vaudano et Agathe Dahyot

Le scrutin du 26 mai peut avoir des implications profondes pour l’avenir de l’Europe.

Du 23 au 26 mai, tous les Européens sont appelés aux urnes pour les élections européennes. Si on dit « les élections », c’est qu’il y en a plusieurs : 28 élections séparées dans 28 pays. Car vous, en tant que Français(e), n’allez pas participer à la même élection que vos voisins italiens ou allemands.

1. 74 eurodéputés choisis par les Français

En France, vous voterez le 26 mai (ou le 25 dans certains territoires d’outre-mer), et aurez le choix entre 33 listes différentes. Toutes comportent 79 noms, et sont composées quasi-exclusivement de candidats français.

74 ou 79 députés  ?

La participation probable du Royaume-Uni aux européennes, faute de Brexit, va quelque peu bouleverser le déroulement du scrutin. La France, qui aurait dû récupérer certains des sièges laissés vacants par les Britanniques au Parlement, n’en aura finalement que 74 au lieu de 79. Les Français vont toutefois quand même élire cinq députés « de réserve », qui ne pourront siéger que le jour où le Royaume-Uni quittera l’UE.

→ Il n’est pas possible de barrer certains noms et d’en rajouter : vous devrez choisir une liste complète.

→ Des Européens qui n’ont pas la nationalité française ont le droit de se présenter sur une liste en France, et vice-versa, même si c’est assez rare dans la pratique.

Voici les 33 listes en lice :

  • A voix égales – Nathalie Tomasini (féministe)
  • Alliance jaune – Francis Lalanne (gilets jaunes)
  • Alliance Royale – Robert de Prévoisin (droite nationaliste)
  • Allons enfants – Sophie Caillaud (divers)
  • Debout la France/CNIP – Nicolas Dupont-Aignan (droite nationaliste)
  • Décroissance 2019 – Thérèse Delfel (écologiste)
  • Démocratie représentative – Hamada Traoré (divers)
  • Europe démocratie Espéranto – Pierre Dieumegard (divers)
  • Europe Ecologie-Les Verts – Yannick Jadot (écologiste)
  • Evolution citoyenne – Christophe Chalençon (gilets jaunes)
  • Génération.s – Benoît Hamon (gauche socialiste)
  • La France insoumise – Manon Aubry (gauche radicale)
  • La ligne claire – Renaud Camus (extrême droite)
  • La République en marche/Modem – Nathalie Loiseau (centre)
  • Les oubliés de l’Europe – Olivier Bidou (divers)
  • Les Patriotes – Florian Philippot (extrême droite)
  • Les Républicains – François-Xavier Bellamy (droite)
  • Liste de la reconquête – Vincent Vauclin (extrême droite)
  • Lutte ouvrière – Nathalie Arthaud (gauche radicale)
  • Mouvement pour l’initiative citoyenne – Gilles Helgen (gilets jaunes)
  • Neutre et actif – Cathy Brobet (divers)
  • Parti animaliste – Hélène Thouy (écologiste)
  • Parti communiste français – Ian Brossat (gauche radicale)
  • Parti des citoyens européens – Audric Alexandre (divers)
  • Parti fédéraliste européen – Yves Gernigon (divers)
  • Parti pirate – Florie Marie (divers)
  • Parti révolutionnaire communiste – Antonio Sanchez (gauche radicale)
  • Parti socialiste/Place Publique – Raphaël Glucksman (gauche socialiste)
  • Rassemblement national – Jordan Bardella (extrême droite)
  • Union démocratique pour la liberté égalité fraternité – Christian Person (divers)
  • Union des démocrates et indépendants – Jean-Christophe Lagarde (centre)
  • Union populaire républicaine – François Asselineau (droite nationaliste)
  • Urgence écologie – Dominique Bourg (écologiste)

Les résultats seront annoncés le soir même du 26 mai. Toutes les listes qui font moins de 5 % sont éliminées. Les autres se partagent les 74 sièges français au Parlement européen à la proportionnelle :

→ Si une liste obtient 20 % des voix, elle pourrait gagner, en fonction des résultats des autres listes, entre 17 et 23 sièges.

2. 751 eurodéputés issus de 28 pays

La même chose se produit dans les 27 autres pays européens, à quelques détails près. Mais le nombre d’eurodéputés dépend de la population du pays : pays le plus peuplé, l’Allemagne en élit 96, contre seulement 6 dans la petite Malte. Au total, le prochain Parlement européen comptera 751 sièges si le Brexit n’a pas lieu avant les élections, et 705 en cas de départ du Royaume-Uni.

3. La composition des groupes politiques

En juillet, les 74 députés français arrivent au Parlement. Pour fonctionner, l’assemblée a besoin de se structurer en groupes politiques, qui auront chacun un temps de parole et des places attribuées dans les postes clés. Les députés des différents pays se regroupent donc par affinités politiques pour constituer des groupes parlementaires.

→ Si les principaux groupes du précédent mandat (2014-2019) devraient se maintenir, il est possible que certaines recompositions s’opèrent, notamment chez les eurosceptiques ou chez les centristes. Lors du précédent mandat, Marine Le Pen et ses alliés avaient dû attendre un an après l’élection pour parvenir à créer un groupe.

4. L’élection du président du Parlement

Le Parlement est presque en place, mais il manque encore un détail : il faut élire un président. Comme celui-ci est élu à la majorité absolue par les députés, le groupe qui compte le plus d’eurodéputés aura de grandes chances d’obtenir la présidence du Parlement.

→ Jusqu’en 2014, les deux grands groupes de droite et gauche se mettaient d’accord pour placer chacun leur tour un des leurs à la présidence du Parlement, tous les 2,5 ans. L’élection du président était donc généralement jouée d’avance. Mais cette fois-ci, le vote risque d’être plus ouvert.

→ Le président a un rôle de représentation, mais aussi un véritable poids sur l’ordre du jour et les initiatives du Parlement européen, un peu comme celui de l’Assemblée nationale, en France. Le dernier titulaire du poste était le conservateur italien Antonio Tajani (2017-2019).

5. L’installation de la Commission européenne

Le Parlement est en place, mais il faut encore renouveler la direction de la Commission européenne, l’équivalent du gouvernement de l’Union européenne, en choisissant d’abord son président.

Durant l’été, les différents gouvernements européens se mettent d’accord pour proposer un candidat pour ce poste. Ce nom doit être suffisamment consensuel pour être approuvé par une coalition majoritaire de députés européens, qui votent pour valider cette nomination, après avoir auditionné les candidat(e)s.

→ La procédure de désignation du président de la Commission est assez incertaine. Les textes européens précisent seulement que le nom proposé par les gouvernements doit « tenir compte du résultat des élections européennes ».

Cela signifie-t-il qu’il doit s’agir du chef de file du groupe parlementaire arrivé en tête ? Ce fut le cas en 2014, avec la désignation de Jean-Claude Juncker, chef de file du PPE, le parti de droite qui avait gagné les élections. C’est ce que réclame à nouveau le Parlement européen pour 2019.

Mais il est possible que cela se passe différemment, si les dirigeants de l’Union décident de choisir eux-mêmes leur candidat(e), ou si aucun groupe n’arrive nettement en tête des élections : il faudrait alors trouver un candidat consensuel pour satisfaire la coalition la plus large possible de groupes politiques.

Voici les différents scénarios possibles :

Manfred Weber

Si les conservateurs du PPE arrivent en tête, ils proposeront leur leader Manfred Weber pour présider la Commission européenne. Cet eurodéputé allemand est issu de la CSU, le parti allié d’Angela Merkel.

Franz Timmermans

Si les sociaux-démocrates du S&D arrivent en tête, ils proposeront Frans Timmermans. Cet ancien ministre néerlandais a été le numéro deux de la commission Juncker entre 2014 et 2019.

Ska Keller et Bas EickhoutVioleta Tomič et Nico Cué

Certains autres grands partis européens ont désigné des candidats à la présidence de la Commission européenne, même s’il est très improbable qu’ils parviennent à réunir une coalition majoritaire

Les Verts ont choisi les eurodéputés allemande et néerlandais Ska Keller et Bas Eickhout.

La gauche radicale (GUE/NGL) a investi l’eurodéputée slovène Violeta Tomič et le syndicaliste belge Nico Cué.

Si personne ne parvient à rassembler une majorité sur son nom, des négociations s’engageront entre les principaux partis pour trouver un candidat de consensus. On évoque les noms de Michel Barnier (ancien ministre français de droite, négociateur en chef du Brexit) ou de Margrethe Vestager (une libérale danoise, commissaire à la concurrence entre 2014 et 2019, qui s’est illustrée par son combat contre l’optimisation fiscale des multinationales).

A la fin de l’été, chaque gouvernement européen propose un de ses ressortissants pour entrer à la Commission européenne aux côtés du nouveau président (ou de la nouvelle présidente). A partir de cette liste de 26 noms, le président de la Commission répartit à sa guise les portefeuilles (culture, environnement, commerce, fiscalité…), comme un premier ministre qui composerait son gouvernement.

Chacun des nouveaux commissaires est auditionné individuellement par le Parlement européen, qui a le pouvoir de rejeter leur nomination si elle ne leur convient pas.

→ C’est Emmanuel Macron qui va proposer le nom du futur commissaire européen français, mais c’est en théorie le président qui décidera quel portefeuille il occupera – dans les faits, le choix est fait en concertation avec les grands Etats membres. En 2014, François Hollande avait choisi son ancien ministre Pierre Moscovici, qui avait hérité de l’économie dans l’équipe Juncker.

En novembre, le processus est normalement terminé : selon que le Brexit ait déjà eu lieu, l’Europe dispose d’un Parlement de 705 à 751 élus et d’un collège de 27 ou 28 commissaires, qui reflète plus ou moins l’équilibre des forces politiques en Europe. Ils devront collaborer pendant cinq ans avec les 27 ou 28 gouvernements européens pour voter des lois et faire vivre l’Union européenne.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: