Comment le président ukrainien a obtenu la libération de treize otages en vantant un documentaire sur l’exploitation animale

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Des forces de police entourent le bus dans lequel la prise d’otages s’est déroulée, mardi 21 juillet à Loutsk, dans l’ouest de l’Ukraine.

En Ukraine, une prise d’otages tendue s’est achevée sur une demande peu commune de l’agresseur. Mardi 21 juillet, un homme armé a retenu en otage treize passagers d’un bus à Loutsk, dans l’ouest de l’Ukraine. En échange de leur libération, l’homme, qui avait ouvert le feu sur les policiers tout en assurant avoir dissimulé une bombe dans la ville, demandait au président, Volodymyr Zelensky, de partager sur sa page Facebook un documentaire sur l’exploitation animale. En accédant à cette demande, le président a obtenu la libération de tous les otages.

Sommé de s’expliquer, Volodymyr Zelensky a décrit les négociations menées dans un communiqué publié mercredi 22 juillet : « Nous avons un résultat : tout le monde est vivant », a dit le chef de l’Etat, auquel certains dans le pays reprochent d’avoir donné suite aux exigences du forcené. « Nous ne nous battons pas pour des cotes [de popularité], nous nous battons pour des vies », a-t-il assuré.

Dans la courte vidéo publiée sur sa page Facebook, il incitait à regarder Earthlings, un film documentaire de 2005 narré par l’acteur américain Joaquin Phoenix et condamnant les mauvais traitements infligés aux animaux.

Aucune violence lors de la prise d’otages

Le président a expliqué s’être entendu avec le preneur d’otages, un homme de 44 ans identifié comme Maxime Krivoch, pour que ce dernier « libère trois personnes et qu’après [Volodymyr Zelensky] enregistre cette vidéo ».

L’homme a effectivement libéré une femme âgée, un adolescent et une femme enceinte dans la foulée de sa conversation téléphonique avec le président ukrainien. Il a ensuite relâché les autres otages et a été arrêté par la police. Après cette issue heureuse, Volodymyr Zelensky a rapidement supprimé la vidéo.

Selon les services de sécurité ukrainiens (SBU), aucun otage n’a été blessé dans cette prise d’otages qui a duré douze heures. Maxime Krivoch risque jusqu’à quinze ans de prison pour « acte terroriste » et « prise d’otages ». Le SBU a annoncé mercredi avoir arrêté plusieurs personnes soupçonnées d’être des complices du preneur d’otages, qui avait déjà fait près de dix ans de prison, notamment pour banditisme, fraudes et détention illégale d’armes.

Un air de « Black Mirror »

Des Ukrainiens ont cependant critiqué le président pour avoir cédé au preneur d’otages, un homme qualifié d’« instable » par le ministre de l’intérieur ukrainien, Arsen Avakov. « C’est une erreur. On ne doit pas négocier avec les terroristes », a écrit sur Facebook un avocat travaillant à Kiev, Igor Pachnev.

Certains ont comparé la situation à un épisode de la série télévisée populaire Black Mirror, dans lequel un premier ministre britannique fictif remplit les conditions grotesques d’un homme détenant en otage un membre de la famille royale.

D’autres, en revanche, saluaient le président ukrainien, à l’image d’Edouard Rounine, un utilisateur de Facebook de la ville de Kharkiv, qui l’a remercié pour « avoir rempli les demandes du terroriste et gardé les gens vivants ».

L’ambassade des Etats-Unis en Ukraine a également fait l’éloge de la gestion de cet incident par les autorités ukrainiennes. « Nous nous joignons au peuple ukrainien qui célèbre une libération sécurisée des otages (…) et nous louons le succès des autorités ukrainiennes qui ont assuré cette libération », a commenté l’ambassade américaine sur Twitter.

Le Monde avec AFP



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