comment le président turc, Recep Tayyip Erdogan, ravive le syndrome du traité de Sèvres

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Signé il y a cent ans, le 10 août 1920, le traité de Sèvres était censé organiser le dépeçage de l’Empire ottoman au sortir de la première guerre mondiale. Bien que nul et non avenu il est resté comme une plaie dans l’inconscient collectif turc. L’humiliation de Sèvres servit de ferment au mouvement de résistance emmené par Mustafa Kemal Atatürk, général dissident de l’armée ottomane qui organisa un gouvernement national à Ankara.

Les victoires remportées par les forces kémalistes contre les Français, les Grecs et les Italiens lors de la guerre gréco-turque de 1919-1922 obligèrent les occupants à négocier un nouveau traité, signé à Lausanne le 24 juillet 1923. En opposition à Sèvres, Lausanne symbolise la victoire sur les forces occidentales, l’honneur retrouvé, le combat national. Un Etat turc laïque a alors succédé à l’Empire ottoman.

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  • Avant le traité de Sèvres

Pertes territoriales de l’Empire ottoman




Démantèlement et partage de territoires




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Négociation turque et gains territoriaux

La Méditerranée, un espace où la Turquie entend jouer un rôle accru

En ravivant le traumatisme de Sèvres, comme bien d’autres avant lui, le président Erdogan met le doigt sur une phobie ancrée dans l’imaginaire turc. Celle de la désintégration, du dépeçage de la nation par des ennemis intérieurs et extérieurs, en majorité occidentaux. Il le dit et le répète, il s’agit toujours d’une menace existentielle. Interventions en Syrie et en Libye, manœuvres dans la zone maritime de la Grèce… le président turc multiplie coups d’éclat et actes expansionnistes.




Sources : Dorothée Schmid, « Turquie : le syndrome de Sèvres, ou la guerre qui n’en finit pas », Politique étrangère, 2014 ; Didier Ortolland, Jean-Pierre Pirat, Geopolitical Atlas of the Oceans, Technip, 2017 ; liveuamap.com ; Le Monde

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