comment le clan dos Santos s’est emparé des diamants de l’Angola

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Près d’une mine de diamant dans le nord de l’Angola, en 2013.
Près d’une mine de diamant dans le nord de l’Angola, en 2013. Olivier Polet / Getty Images

Après avoir contribué à financer la guerre civile, les diamants de l’Angola, cinquième producteur mondial, ont profité au vainqueur. Le clan dos Santos s’est réparti quelques-unes des plus importantes mines du nord du pays, et a exercé une mainmise sur ce secteur qui rapporte chaque année plus d’un milliard de dollars à l’Etat.

Pourtant, la production et la commercialisation par la société diamantifère publique, Sodiam, ne suffisait pas à Isabel dos Santos et son époux Sindika Dokolo. Amateur d’art et de luxe, le couple a secrètement acheté en 2012 le joaillier suisse De Grisogono, pour 25 millions d’euros. Fondée vingt ans plus tôt, la maison connaît alors des pertes endémiques, qui donnent un air de bienvenue aux millions de dollars du couple. Sauf qu’en réalité, c’est de l’argent de l’Etat angolais.

Selon les « Luanda Leaks », révélés par le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ) dont Le Monde est partenaire, ce qu’aurait investi M. Dokolo dans De Grisogono provient principalement de Sodiam, donc des fonds publics angolais. L’entreprise étatique a dû commencer par emprunter 120 millions de dollars à la banque BIC, dont Isabel dos Santos détient des parts, avant d’injecter plus de 130 millions d’euros dans Victoria Holding Limited, une société maltaise utilisée pour racheter le capital du joaillier genevois.

Eponger les dettes

Masqué par un montage financier en cascade, M. Dokolo n’apparaît pas directement, mais les « Luanda Leaks » révèlent que sa holding suisse, Exem Holding AG, est actionnaire unique d’une société enregistrée aux Pays-Bas, Melbourne Investments BV, utilisée pour acquérir 50 % des parts de Victoria Holding Limited. M. Dokolo, qui n’a initialement investi que 4 millions de dollars (3,6 millions d’euros) s’est rémunéré à travers une de ses sociétés de conseil établie aux îles Vierges britanniques : 5 millions de dollars en honoraires pour avoir facilité le rachat de De Grisogono.

Lire notre enquête sur les « Luanda Leaks » : La mainmise d’Isabel dos Santos, la femme la plus riche d’Afrique, sur les finances de l’Angola

« M. Dokolo a investi ses propres fonds, environ 115 millions de dollars en capital », insiste son avocat américain. Il pourrait être l’« investisseur privé » qui a mis 104 millions de dollars, selon un document confidentiel d’octobre 2017 de Sodiam. Dans les « Luanda Leaks », des documents pourraient situer son investissement à environ 90 millions de dollars, issus de quatre prêts accordés par la banque BIC.

La société publique angolaise, elle, va se résigner à injecter chaque année les 20 à 30 millions d’euros nécessaires pour éponger les dettes de la maison genevoise, qui enregistre des pertes cumulées de plus de 110 millions d’euros, de 2011 à 2016. Même le ministère des finances angolais va investir 12,5 millions de dollars dans De Grisogono, qui continue malgré tout à perdre de l’argent.

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