Comment l’assassinat d’un journaliste a précipité la chute du caïd de Bratislava

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Publié aujourd’hui à 01h10

Marian Kocner au palais de justice de Bratislava, le 28 juin 2018.
Marian Kocner au palais de justice de Bratislava, le 28 juin 2018. TOMAS BENEDIKOVIC / AFP

Ce n’est qu’un détail à l’échelle d’une carrière riche en malversations, mais il en dit long sur le personnage. Lorsque Marian Kocner avait encore la liberté de conduire sa Bentley dans Bratislava, il prenait soin de la garer sur des places pour handicapés afin de ne pas l’abîmer. « Je sais que je viole la loi, mais je paierai l’amende », répondait-il, entre deux insultes, à la presse slovaque qui l’interrogeait sur cette pratique. L’homme d’affaires n’avait pas grand-chose à craindre : il avait probablement corrompu – ou menacé – la personne censée le sanctionner. Voilà une trentaine d’années qu’il régnait, à sa façon, sur ce petit Etat d’Europe centrale de 5,5 millions d’habitants.

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Cette emprise aurait pu continuer encore longtemps si ce quinquagénaire, aux cheveux bruns et à la chemise souvent ouverte sur son torse poilu, n’avait pris, selon la police, une décision funeste entre fin 2017 et début 2018 : faire tuer Jan Kuciak, un journaliste de 27 ans, jugé trop curieux. Deux hommes de main, un ancien policier et un ex-militaire, payés 20 000 euros chacun, s’en sont chargés le 21 février 2018. Kocner, commanditaire présumé de l’opération, n’avait visiblement pas prévu que la mort du jeune homme et de sa fiancée allait déclencher les plus grandes manifestations de l’histoire de la Slovaquie démocratique et conduire à la démission du premier ministre, du chef de la police et du ministre de l’intérieur, tous accusés par les manifestants d’avoir laissé commettre cet assassinat.

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Emprisonné depuis octobre 2018, Marian Kocner, 56 ans, attend son procès pour meurtre. Le pays, lui, est toujours en ébullition, effaré par l’ampleur du réseau que s’était constitué, en toute impunité, cet ancien journaliste reconverti dans les affaires après la chute du communisme. Egrenés dans la presse ces derniers mois, les détails de l’enquête révèlent comment il menaçait, corrompait et donnait des ordres à des juges, à des procureurs, à des journalistes, voire à des ministres, via l’application de messagerie cryptée Threema. Un exemple ? Début 2018, il échange des messages avec la secrétaire d’Etat à la justice, Monika Jankovska, pour qu’elle fasse pression – avec succès – sur une juge chargée de trancher un différend financier dans lequel il est suspecté de fraude. « Dis-lui de faire ce qu’il faut ou elle va finir “à la Kuciak″ », écrit le mafieux à Mme Jankovska, le jour même où le meurtre du reporter est révélé. D’abord défendue par le gouvernement, la secrétaire d’Etat a dû démissionner en septembre…

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