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Jan Rönnfeld est finalement resté en Indonésie ce printemps. Le directeur de la chambre de commerce allemande, qui nous reçoit par visioconférence depuis Djakarta, sait combien la pandémie du Covid-19 qui se prolonge est en train de coûter à l’influence européenne dans la région du Sud-Est asiatique. Sans la pandémie, M. Rönnfeld serait actuellement en Basse-Saxe, pour accompagner une délégation indonésienne menée par le président Joko Widodo, au plus grand rendez-vous mondial de l’industrie : la Foire de Hanovre. L’Indonésie est, cette année, l’invitée d’honneur du salon.
Covid-19 oblige, la manifestation, annulée en 2020, se tient pour la première fois uniquement en ligne. Conséquence, tous les rituels économico-diplomatiques de l’événement sont transformés : pas de vraie cérémonie d’accueil en présence du président indonésien et de la chancelière, pas de tour des stands avec la délégation et les « pontes » de l’économie, pas de rencontres informelles au sommet.
Tous ces rendez-vous où les liens se resserrent et les investissements se nouent devront s’adapter au format virtuel… ou être reportés. « Nous tablons sur des rencontres en présentiel en 2023, où l’Indonésie sera de nouveau pays partenaire du salon, espère Jan Rönnfeld. L’Indonésie est trop souvent mal connue en Europe, alors que c’est un pays gigantesque, au potentiel sous-estimé. »
Le contexte géopolitique était pourtant extrêmement favorable. Depuis quelques années, l’industrie et les responsables politiques allemands ont compris l’urgence de resserrer les liens avec les pays de la région sud-est asiatique, afin d’y chercher des alternatives. Avec la pandémie, s’est renforcé l’impératif de contrebalancer les difficultés qu’ils rencontrent avec leur partenaire numéro un dans la région : la Chine. La Thaïlande, le Vietnam, la Malaisie, Singapour, l’Inde et l’Indonésie font donc l’objet d’une attention renouvelée, à côté des partenaires traditionnels comme le Japon, la Corée et l’Australie.
Contrer la bipolarisation
Le sujet était au cœur de la dernière Conférence Asie-Pacifique de l’économie allemande, émanation de la fédération des industriels du pays, qui s’est tenue par visioconférence, le 19 octobre 2020. Rarement, les enjeux avaient été aussi clairement définis : la zone Asie-Pacifique a joué un rôle-clé dans la reprise économique après la première phase de la pandémie et sera le moteur de la croissance mondiale ces prochaines années. « Mais l’Asie, ce n’est pas seulement la Chine, on a tendance à l’oublier, avait souligné Joe Kaeser, ancien patron de Siemens et président de la conférence. Du point de vue économique, nos valeurs et nos intérêts doivent être représentés de façon appropriée. » Au vu de la rivalité croissante entre la Chine et les Etats-Unis, l’Europe ne peut se contenter de rester les bras croisés, avait-il pointé.
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