comment Ischgl, « l’Ibiza des Alpes », a contaminé des milliers de touristes européens

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La police empêche les voitures de sortir de la vallée de Panznautal, près d’Ischgl, en Autriche, le 13 mars, après l’imposition d’une quarantaine.
La police empêche les voitures de sortir de la vallée de Panznautal, près d’Ischgl, en Autriche, le 13 mars, après l’imposition d’une quarantaine. JAN HETFLEISCH / GETTY IMAGES / AFP

Après six semaines bloqués dans leur vallée, les 1 500 habitants d’Ischgl vont enfin pouvoir retrouver le monde. Jeudi 23 avril, le confinement de cette station de ski autrichienne devenue célèbre pour avoir contaminé une bonne moitié de l’Europe va être levé.

Depuis le 13 mars, la seule route qui permettait de sortir de la vallée du Paznaun, dans laquelle se trouve Ischgl, tout à l’ouest de l’Autriche, était barrée par des voitures de police. Vidée de ses touristes et de la presque totalité de ses travailleurs saisonniers, la vallée était retombée, avec plusieurs semaines d’avance, dans la léthargie habituelle de cette entre-saison, faite de neige qui fond doucement au soleil de printemps et de silence qui s’abat sur des télésièges à l’arrêt.

Ischgl ? La plupart des amateurs français de ski n’en ont jamais entendu parler. En Europe du Nord, la station du Tyrol est pourtant réputée pour sa vie nocturne. Chaque semaine d’hiver, ils sont plus de 10 000 touristes à venir d’Allemagne, des Pays-Bas, de Scandinavie, du Royaume-Uni pour dévaler les pistes et, surtout, y faire la fête.

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Surnommée « l’Ibiza des Alpes », Ischgl est célèbre pour ses bars « après-ski » comme on les nomme en Autriche. On vient y boire, dès le milieu de l’après-midi, sans même prendre la peine de se débarrasser de ses chaussures de ski. « Il y a de la musique forte, les gens dansent sur les tables. Vous vous éclatez pendant trois heures », a résumé Jenni Carlend, une coiffeuse danoise, dans la presse de son pays.

« Un peu mal à la tête »

Comme des centaines d’autres touristes, elle a très probablement attrapé le SARS-CoV-2 dans le bar où tout a commencé, le Kitzloch. Situé juste au pied des pistes, cet établissement occupe un chalet de bois au look kitsch sur deux étages. Il est bondé tous les soirs d’hiver. Pour mettre l’ambiance et faire de la place, les serveurs y utilisent un gadget qui ressemble désormais à une arme de guerre : des sifflets.

Patron d’une entreprise informatique au nord du Danemark, Peter Tolboll Hanse a raconté au journal Berlingske comment une serveuse « a sifflé tellement fort dans celui qu’elle avait autour du cou, [qu’il en a été] couvert de salive ». « Quand j’y repense, je ne peux pas m’empêcher de me dire que toutes les possibilités pour être contaminés étaient réunies », a-t-il affirmé des semaines après son retour de la station, également malade.

Les deux Danois ont séjourné dans la station plusieurs semaines avant que la crise éclate. A Ischgl, il a fallu attendre le 7 mars pour que le Kitzloch détecte un premier problème, à une époque où tout le monde pensait encore que le virus était quasiment absent en Autriche. Un serveur présentant des symptômes de grippe est alors testé positif au coronavirus. « Le soir même, nous avons changé toute l’équipe de service et nous nous sommes tous fait tester », raconte Bernhard Zangerl, le jeune patron du bar, depuis son lieu de quarantaine. Lui-même, comme quatorze autres employés de l’établissement, est diagnostiqué positif deux jours plus tard. « J’avais eu juste un peu mal à la tête mais cela ne m’avait pas empêché de continuer de travailler. » A la demande des autorités, le Kitzloch est fermé le 9 mars, mais les clients continuent d’aller s’amuser dans les bars voisins.

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