« Comment “casser” les titans de la tech ? »

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L’économiste Christian Saint-Etienne estime, dans une tribune au « Monde », que les monopoles des géants américains et chinois du numérique ne pourront être brisés qu’en séparant leurs différentes activités.

Publié aujourd’hui à 13h55, mis à jour à 14h10 Temps de Lecture 3 min.

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Tribune. Les titans de la tech ont une influence croissante sur les chaînes de valeur mondiales. Faut-il tolérer ces oligopoles ou les casser ? Les Gafam américains (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) et Bathx chinois (Baidu, Alibaba, Tencent, Huawei et Xiaomi) sont à la fois des acteurs prédateurs et des instruments de puissance pour les pays où ils ont leurs sièges. Ces titans sont des oligopoles sur leur territoire respectif (triade élargie, dont l’Europe, pour les Gafam ; Chine pour les Bathx), qui dominent les technologies de demain (intelligence artificielle, 5G, voiture autonome, etc.). Ils stockent, utilisent et revendent nos données sans payer d’impôts dans les pays où ils créent de la valeur économique.

La théorie économique moderne, notamment aux Etats-Unis, et même le droit de la concurrence américain, considèrent que les oligopoles ne sont pas nécessairement mauvais à deux conditions : qu’ils innovent en permanence ; qu’ils puissent être contestés par de nouveaux entrants sur les marchés sur lesquels ils opèrent. La question centrale à propos des titans de la tech, dans la mesure où ils continuent apparemment d’innover, est donc la suivante : de nouveaux entrants peuvent-ils contester leur puissance ?

Si la réponse est négative, deux approches sont alors possibles : soit « casser les titans » en séparant leurs activités, soit considérer que les données sont un bien commun et obliger les titans à partager leurs données avec des start-up qui pourront alors offrir des services alternatifs.

Séparation ou partage des activités ?

La première approche, celle de la séparation, obligerait par exemple Facebook à revendre WhatsApp et Instagram en donnant une action WhatsApp et une action Instagram à chaque propriétaire d’une action Facebook ; ou encore à séparer la distribution d’Amazon de son service sur le cloud – chaque actionnaire d’Amazon reçoit une action Distribution et une action Cloud – ; ou bien encore à séparer Google de Waze afin que Google ne collecte plus de données sur nos déplacements en plus de celles collectées sur nos recherches sur Internet.

La seconde, celle du partage (des données), peut concerner les données brutes, ou les « données signifiantes » – celles qui incluent les réseaux de relations des porteurs de données –, voire les « données déjà traitées par l’intelligence artificielle ». Ce partage peut intervenir à travers des interfaces, ce qui conduirait à parler de « réglementation par API » (« application programming interface ») : chacun aurait le droit à sa clé d’interface pour ses données.

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