Commémoration: travailleurs engagés, Rs 5 par mois

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Les parures étaient de sortie pour les photos souvenirs.

Les parures étaient de sortie pour les photos souvenirs.

2 novembre. Plus que quelques jours avant l’échéance du jeudi 7 novembre. L’Histoire veut que les commémorations du 185e anniversaire de l’arrivée des travailleurs engagés se trouvent dans la ligne droite menant aux élections générales.

L’un des thèmes majeurs de la campagne électorale, surtout pour les principaux blocs: l’augmentation de la pension de vieillesse et du salaire minimum. Le MMM propose aussi une allocation chômage pour les jeunes. Mais quelle était la réalité salariale des travailleurs engagés ?

Retour au XIXe siècle et début XXe (1835-1917), à une époque où la pension de vieillesse n’existait pas. Dans le premier volume d’Angaje, Satyendra Peerthum citant l’historienne indienne Panchanan Saha parle ainsi de l’engagisme : «A cheap reservoir of mankind for labour.»

Pour sa part, l’historienne Vijaya Teelock, ancienne présidente de l’Aapravasi Ghat Trust Fund, rappelle qu’environ un demi-million d’engagés sont venus à Maurice en un peu plus de 80 ans. «Seulement un tiers de ces gens est resté à Maurice. Un tiers est rentré en Inde. Un tiers est mort, soit à bord, soit il n’a pas survécu à l’engagisme.»

L’historienne explique que le contrat de l’engagé prévoyait outre les rations: du riz, du dholl, de l’huile entre autres, et du tissu pour des vêtements, un salaire de Rs 5 par mois. «Ce salaire n’a pas changé pendant 80 ans.» Une rétribution qui «était insuffisante» car après leurs heures de travail, ces engagés entretenaient des potagers et/ou élevaient des animaux, dans leurs camps sucriers. Des efforts qui «ont aidé ces engagés à sortir de la pauvreté. C’est avec leurs économies qu’ils ont pu progresser, même si on ne doit pas généraliser. Mais cela a aidé une bonne partie des laboureurs à survivre à l’engagisme.»

Cette activité, nombre d’engagés la poursuivaient même après avoir quitté la plantation. «Quand ils ont cessé d’être des travailleurs et qu’ils se sont installés dans les villages nouvellement créés, ils ont gardé un lien avec la propriété sucrière. Ils ont alors travaillé comme des day labourers.»

Selon Vijaya Teelock, le maintien de ce lien économique avec la plantation, c’est «parce qu’ils n’avaient pas le choix». Car comment survivre si le contrat d’engagement est terminé mais que le travailleur a tout de même décidé de rester à Maurice ? «Ce n’était pas suffisant d’être un petit planteur.»

Elle souligne que ce modèle s’est poursuivi «jusqu’à tout récemment dans les propriétés sucrières». L’historienne cite aussi le cas des travailleurs de l’industrie sucrière qui ont eu droit au Voluntary Retirement Scheme (VRS). «Même après avoir pris le VRS, certains ont continué à travailler sur la même propriété mais avec de moins bonnes conditions de travail. Ils ont perdu les avantages qu’ils avaient quand ils étaient des employés permanents.»

Les conditions expliquées

Selon la documentation disponible à l’Aapravasi Ghat Trust Fund, les engagés signaient un contrat qui, au début, était d’un an à trois ans, avant d’être fixé à cinq ans. Ils touchaient un salaire fixe pendant toute la durée du contrat. Dans d’autres colonies britanniques, comme en Jamaïque et en Guyane, les engagés étaient payés par semaine, par quinzaine à Sainte Lucie et Trinidad, par mois à Maurice. Ils devaient travailler pendant neuf heures du lundi au samedi et pendant deux heures le dimanche. Ils étaient nourris pendant la durée de leur contrat. Si l’engagé s’absentait, son salaire et ses rations subissaient des coupures. Ce pouvait aller jusqu’à des peines d’emprisonnement. Un laboureur absent pendant trois jours pouvait être emprisonné pendant trois mois. Les agents recruteurs de travailleurs engagés étaient payés à la commission. Le voyage retour était en principe gratuit à la fin du contrat. Sauf que le contrat d’engagé prévoyait que leur employeur pouvait retenir jusqu’à un cinquième de leur salaire, jusqu’à la fin du contrat. L’argent servait à payer le voyage retour. Si l’engagé signait un nouveau contrat, l’argent lui était restitué.


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Lexpress

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