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Chronique. Le labeur contre la dolce vita. Le sacrifice contre la fainéantise. Pour la couverture de son édition du 30 mai, l’hebdomadaire néerlandais conservateur Elsevier Weekblad n’a pas lésiné sur les clichés. On y voit un couple d’Européens (blonds) du Nord dessiné en travailleurs besogneux, opposés à deux Européens (bruns) du Sud, se prélassant pour l’apéro, au bord d’une piscine. « Pas un sou de plus pour l’Europe du Sud », titre le magazine, évoquant le plan de relance de 500 milliards d’euros annoncé par l’Union européenne (UE).
Ces propos ont aussitôt soulevé une vague d’indignation, et pas seulement en Italie. « Ce genre de fausses déclarations a conduit au Brexit. Elsevier n’a clairement pas lu le plan, s’est ainsi emporté l’eurodéputé belge libéral Guy Verhofstadt, sur Twitter. Aucun Néerlandais ne paiera un euro de plus. Dans le plan sur la table, les géants américains du Net et les produits à forte empreinte écologique importés dans l’Union européenne le financeront ».
Comme à chaque période difficile, les clichés les plus caricaturaux refont surface en Europe. Le précédent épisode remonte à la crise des dettes souveraines, en 2010. Sans qu’on sache qui, au juste, inventa l’expression, une partie des analystes, des médias et des politiques se mirent à désigner le Portugal, l’Italie, la Grèce et l’Espagne (« Spain ») par l’ignoble acronyme de « PIGS ». Soit « porcs » en anglais… A l’époque, le cliché des Européens du Sud se complaisant dans le farniente, pendant que le Nord – en particulier l’Allemagne – se serrait la ceinture, était déjà omniprésent.
Mauvais goût et bêtise
Dans un article publié en janvier, soit avant que nos pays ne plongent dans la crise sanitaire, l’hebdomadaire britannique The Economist racontait par le détail à quel point les eurocrates et diplomates de la bulle bruxelloise sont les premiers à se « vautrer dans les stéréotypes ». « Ils condamnent des régions entières », raconte le journal. Ils qualifient en effet les pays d’Europe du Sud d’« accros aux dettes », les pays du Nord d’« avares moralisateurs », les nouveaux Etats membres d’« adolescents geignards », et les Etats fondateurs d’« euro-aristocrates arrogants »…
S’ils brillent pas leur mauvais goût et leur bêtise, ces raccourcis intellectuels sont malgré tout utiles pour « dénouer la complexité » et gagner du temps au sein d’un ensemble aussi riche et varié que l’UE, assure The Economist.
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