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En utilisant une méthode qui mesure le niveau d’incertitude politique, l’économiste Fabien Tripier, révèle dans une tribune au « Monde » que le coût économique du Brexit s’élève depuis 2016 à 16 milliards de livres sterling par an pour l’économie britannique.
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Tribune. Le résultat du référendum en faveur du Brexit a plongé l’économie britannique dans l’incertitude depuis maintenant trois ans. Combien cette incertitude a-t-elle coûté à l’économie britannique ? Pour répondre à cette question il faut procéder en deux temps.
Premièrement, il faut mesurer le niveau d’incertitude politique. Pour cela, on utilise les médias : les économistes Scott R. Baker, Nick Bloom et Steven J. Davis ont récemment proposé une nouvelle façon de mesurer de l’incertitude politique. Leur idée est assez simple : compter dans les journaux la part des articles publiés faisant état de l’incertitude politique ; c’est-à-dire contenant à la fois ces trois termes « économie » et « politique » et « incertitude ». Cette méthode peut être appliquée à un grand nombre de pays, pour des périodes très différentes et permet même un suivi au jour le jour.
Deuxièmement, il faut mesurer l’effet de cette incertitude sur l’économie. Mesurer un effet signifie être capable d’établir une relation de causalité de l’incertitude vers l’économie. Or, la situation de l’économie a naturellement elle aussi un effet sur l’incertitude : une dégradation de l’environnement économique s’accompagne souvent d’une montée de l’incertitude sur la politique économique qui sera menée en réponse. Face à cette interdépendance des phénomènes économiques, différentes stratégies permettent de démêler les relations de causalité en jeu.
L’idéal serait de disposer de changements de l’incertitude strictement indépendants de la situation de l’économie. De tels changements étant rares, des méthodes statistiques permettent d’identifier ce type d’événements en se fondant sur le constat qu’ils touchent instantanément certaines variables financières, comme le taux de change ou les cours boursiers, mais pas les comportements de production et d’investissement, plus inertes par nature, et qui par conséquent réagissent avec un délai d’au moins un mois.
Un coût important mais pas catastrophique
En bref, on exploite les différences de vitesse de réaction entre les différents acteurs de l’économie. On peut alors faire une expérience contrefactuelle : quantifier les effets de l’incertitude en comparant la trajectoire avec celle qu’elle aurait suivie en l’absence de ces changements de l’incertitude. Quels enseignements peut-on en tirer concernant le Brexit ?
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