Cloîtrés chez eux, les habitants de Wuhan racontent leur vie en quarantaine

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Dans les rues de Wuhan, dans la province de Hubei, le 30 janvier.
Dans les rues de Wuhan, dans la province de Hubei, le 30 janvier. HECTOR RETAMAL / AFP

Quand il en a marre de ses parents ou d’Internet, Can Liu ouvre la fenêtre : « On crie à travers la résidence et d’autres répondent depuis leurs fenêtres », raconte ce Chinois qui vit en France depuis cinq ans, rentré à Wuhan, sa ville d’origine, pour passer le Nouvel An en famille. Sur de nombreuses vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on entend des « Wuhan jiayou » (« Allez Wuhan ! ») repris en chœur par des dizaines de voisins, dont les cris résonnent sur les façades des immeubles d’une vingtaine d’étages. De quoi lâcher un peu de pression.

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Can Liu s’est retrouvé coincé par la mise en quarantaine de la ville, décidée le 23 janvier par les autorités chinoises pour tenter de limiter la propagation du nouveau coronavirus.

Les jours suivants, ville par ville, c’est toute la province du Hubei et ses 56 millions d’habitants qui ont été coupés du reste du pays. La plupart vivent cloîtrés chez eux, osant à peine ouvrir leur porte aux livreurs qui passent encore, parfois, leur amener un plat préparé. Après les premiers jours d’incertitude, qui ont vu certains se ruer sur les magasins pour faire des réserves, ils prennent leur mal en patience.

Ballet de nourriture et pénurie de masques

La plupart du temps, Can Liu, ou Luc (son nom français), regarde la télé, lit ou joue à des jeux vidéo avec ses cousins. « En ligne, évidemment. On se retrouve sur une plate-forme et on joue ensemble », précise-t-il. Pas question de mettre le nez dehors.

« Les gens ont peur parce que c’est un virus qu’on ne connaît pas et il n’y a pas de médicaments pour le soigner. Le fait d’être en quarantaine, ça stresse les gens », décrit-il. Certains ont trouvé la solution pour évacuer l’anxiété : dans certaines supérettes, les présentoirs à préservatifs sont aussi vides que ceux des masques, d’après des photos postées sur les réseaux sociaux.

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Habituellement, les vacances du Nouvel An lunaire sont l’occasion pour les familles de se retrouver. La tradition veut qu’on rende des visites de courtoisie (bainian) à chaque famille, qui passe en retour visiter votre foyer. C’est un ballet continu de thé, de fruits secs, de banquets, de toasts et d’enveloppes rouges garnies de billets.

Mais pas cette année : « Vu qu’on a annulé les visites familiales, je reste avec mes parents, on est tous les trois à la maison, à regarder la télé, les infos sur le virus. On téléphone aussi à tous les proches régulièrement, pour savoir si tout va bien, si quelqu’un est malade, si tout le monde a des masques, très difficiles à trouver, raconte encore Luc. Comme je n’ai pas vu mes parents depuis un an, c’est l’occasion de passer du temps avec eux. »

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