Chez Volkswagen, un conflit éclate entre direction et syndicat

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A Dortmund, le 25 mai 2020.

Volkswagen (VW), premier constructeur automobile mondial, est menacé d’une grave crise de gouvernance, à un moment particulièrement délicat de son histoire. Deux ans après son arrivée à la tête du groupe, le PDG Herbert Diess subit le désaveu du Betriebsrat, l’instance de représentation des salariés, qui joue traditionnellement un rôle très important chez VW. Lundi 8 juin dans la soirée, le groupe a annoncé un changement inattendu au sein du directoire : Herbert Diess renonce à diriger la marque Volkswagen, et le directeur des achats, Stefan Sommer, doit quitter l’entreprise un an avant la fin de son contrat.

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La perte de confiance entre les salariés et la direction pourrait être le prélude de nouveaux blocages chez VW. Depuis plusieurs jours, les dissensions entre le PDG Herbert Diess et le président du Betriebsrat, Bernd Osterloh, s’étalent au grand jour dans la presse. Au point que la question du maintien en poste du PDG a été posée au sein du conseil de surveillance, où siègent pour moitié des représentants du personnel.

Problèmes de logiciels

M. Osterloh reproche à M. Diess des erreurs de management qui ont conduit à des retards importants sur deux projets clé : la Golf 8 et la voiture électrique ID.3. Ces deux modèles, censés incarner l’avenir électrique et connecté de VW, souffrent de graves problèmes de logiciels, qui ne sont pas la spécialité du groupe allemand.

Sur le fond, le bras de fer entre les deux hommes est aussi lié à une lutte d’influence pour l’avenir de Volkswagen. Le groupe allemand se distingue de ses concurrents par l’originalité de sa structure, héritée de son histoire : le Betriebsrat, dominé par le syndicat IG Metall, se considère comme un co-dirigeant de l’entreprise. Il défend le maintien des emplois en Allemagne, et en particulier au siège du groupe à Wolfsburg, contre un excès de délocalisations. Il bénéficie le plus souvent dans les arbitrages du soutien du land de Basse-Saxe, qui détient 20 % du capital. En face, la direction opérationnelle doit négocier ses réformes davantage qu’ailleurs, avec le soutien de la famille actionnaire. Le respect de cet équilibre est une condition de réussite des dirigeants, il a souvent pour corollaire une lenteur et un certain conservatisme.

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Or Volkswagen, déjà ébranlé par l’affaire des moteurs diesel truqués en 2015, doit faire un énorme effort pour s’adapter à l’évolution rapide du marché automobile. Herbert Diess s’est hissé au printemps 2018 à la tête du groupe avec l’objectif de faire passer en quelques années le constructeur traditionnellement spécialiste du moteur à explosion en un leader mondial de la mobilité électrique et connectée. Porté par la famille actionnaire, il a également bénéficié à l’époque du soutien du Betriebsrat, conscient de la pression de la concurrence chinoise et californienne.

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