Chez les Syriens d’Istanbul, la peur de l’expulsion

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La cité du Bosphore est celle qui accueille la plus grosse part des 3,6 millions de rescapés de la guerre civile syrienne établis sur le sol turc. Mais pour Ankara, la ville a atteint le maximum de sa capacité.

Par et Publié aujourd’hui à 04h34

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Des réfugiés syriens réintègrent leur pays après avoir été expulsés de Turquie, à Bab al-Hawa, le 24 juillet.
Des réfugiés syriens réintègrent leur pays après avoir été expulsés de Turquie, à Bab al-Hawa, le 24 juillet. AAREF WATAD / AFP

Depuis quelques jours, Fatih a changé de visage. Le flot de réfugiés syriens, habitués à déambuler dans les ruelles de ce quartier de la rive européenne d’Istanbul, à qui ils donnaient l’allure d’une « petite Damas », s’est réduit.

« Beaucoup de gens se cachent chez eux ou limitent leurs déplacements au trajet entre la maison et le travail, raconte à voix basse Mahmoud, un jeune Alépin, qui travaille comme serveur dans un restaurant syrien de ce secteur. La pression des autorités est très forte. Les illégaux ont la trouille de se faire renvoyer en Syrie. »

Ce climat de peur est le résultat de la campagne d’arrestation et d’expulsion que la préfecture d’Istanbul a lancée à la mi-juillet à l’encontre des dizaines de milliers de Syriens qui résident dans la cité du Bosphore clandestinement. Une catégorie qui recouvre à la fois ceux dont le titre de séjour mentionne une ville de résidence autre qu’Istanbul et ceux qui sont démunis de tous papiers.

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Cette population, évaluée par l’Office international des migrations entre 100 000 et 300 000 personnes, s’ajoute aux 550 000 Syriens qui vivent légalement dans la mégalopole de 16 millions d’habitants. Poumon économique de la Turquie, riche en petits boulots, Istanbul est la ville qui accueille la plus grosse part des 3,6 millions de rescapés de la guerre civile syrienne établis sur le sol turc.

La chasse aux clandestins prend la forme de contrôles d’identité inopinés dans les stations de métro et les gares et de descentes de police dans les commerces tenus ou fréquentés par des Syriens. Sur les quatre mille indésirables arrêtés ces derniers jours, la plupart ont été renvoyés dans leur région d’enregistrement. Mais plusieurs centaines d’entre eux ont aussi été déportés dans le nord-ouest de la Syrie, en violation du droit humanitaire international, cette zone étant fréquemment bombardée par l’armée syrienne et son allié russe ; selon les Nations unies (ONU), au moins 450 civils ont été tués depuis le début de l’offensive en avril, dont une centaine ces dix derniers jours.

Contraint de signer un papier

Les autorités turques prétendent que ces rapatriements ont tous été volontaires, mais plusieurs cas attestent du contraire. Amjad Tablieh, un réfugié syrien de 18 ans, a, par exemple, été interpellé le 20 juillet, non loin de Fatih, alors qu’il faisait des courses. Incapable de produire son titre de séjour qu’il avait laissé à son domicile, le jeune homme a été renvoyé en Syrie après avoir été contraint de signer un papier attestant du caractère « volontaire » de son expulsion.

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