chaos de travailleurs à la frontière austro-hongroise

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Yonut (à gauche) et Stanescu (troisième à droite) et leur confrères roumains du Dalla Costa, une entreprise basée à Nancy, attendent la permission de passage en Hongrie.
Yonut (à gauche) et Stanescu (troisième à droite) et leur confrères roumains du Dalla Costa, une entreprise basée à Nancy, attendent la permission de passage en Hongrie. FLORAN RAINER POUR “LE MONDE”

C’est comme si tous les travailleurs de l’Est s’étaient subitement regroupés sur ce bout d’autoroute. Echoués de la crise du coronavirus, des milliers de Roumains, Bulgares ou Hongrois s’étalent sur près de 30 kilomètres de bitume autrichien, ce mardi 17 mars. « Nous attendons ici depuis quinze heures », raconte Ionut, en pointant au loin la frontière hongroise, encore désespérément fermée à cette heure. Avec ses dix collègues, ce maçon roumain de 28 ans est parti la veille de Nancy, dans deux véhicules siglés du nom de l’entreprise française qui les emploie d’habitude mais qui les a subitement mis au chômage. « Nous avons préféré rentrer au pays, mais nous ne savions pas que les Hongrois allaient nous empêcher de passer. »

La veille, le premier ministre nationaliste, Viktor Orban, a en effet annoncé l’interdiction à tous les étrangers, y compris les citoyens européens, de rentrer sur son territoire. La mesure, jamais vue depuis l’adhésion du pays à l’Union européenne en 2004, est calquée sur ce que font les voisins tchèques, slovaques et polonais pour essayer de bloquer le coronavirus à leurs frontières, même si chacun de ces pays a déjà signalé plusieurs cas. Elle est entrée en application à peine quelques heures plus tard, à minuit, entre le lundi 16 et le mardi 17 mars. Au moment même où des milliers de travailleurs, brutalement licenciés ou mis au chômage partiel dans les pays d’Europe de l’Ouest, essayaient de regagner leurs familles.

Manifestation spontanée

Ils se sont retrouvés piégés sur l’autoroute Vienne-Budapest, axe essentiel pour qui veut rallier la Roumanie ou la Bulgarie depuis l’Allemagne, les Pays-Bas ou la France. « Nous ne serions pas partis si nous avions su », raconte Roman, 33 ans, qui voyage entassé avec des collègues depuis Avignon depuis plus de vingt-quatre heures. Sur ces trois voies où cohabitent les plaques d’immatriculation de toute l’Europe, le confinement censé être entré en vigueur en Autriche n’a pas cours. Ni l’interdiction des rassemblements de plus de cinq personnes. Femmes, hommes, enfants ont patienté pendant des heures dans leur véhicule ou allongés sur les rebords de l’autoroute. Personne ne porte de masque.

Sauri, bloqué à la frontière, originaire de Roumanie, vit à Hannovre.
Sauri, bloqué à la frontière, originaire de Roumanie, vit à Hannovre. FLORAN RAINER POUR “LE MONDE”

Il a fallu une manifestation spontanée devant les policiers hongrois barrant l’autoroute pour que les choses se débloquent temporairement. Au bout de plusieurs heures de palabres et des discussions au plus haut niveau entre les capitales de la région, Budapest a finalement annoncé que la frontière serait brièvement ouverte pour aussi laisser passer les véhicules étrangers. « Nous permettrons aux citoyens roumains et bulgares de rentrer à la maison en empruntant un corridor », a notamment annoncé le ministre des affaires étrangères, Peter Szijjarto. Mais cela pendant seulement quelques heures, dans la nuit de mardi à mercredi. La frontière ayant été de nouveau fermée mercredi matin, 25 km de bouchons se sont rapidement reformés. « Il y a des gens qui continuent d’arriver de toute l’Europe, il faut trouver une solution avec la Hongrie », déplore un porte-parole de la police autrichienne. En quelques jours, il est en effet devenu impossible pour les citoyens roumains ou bulgares de regagner leur pays par la route « Pour nous, la priorité principale est de protéger la santé du peuple hongrois », a justifié Szijjarto.

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