Chamarel: des villageois champions de la débrouillardise

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Jeanine Fourneau s’est mise à son compte depuis dix ans et ne le regrette pas.

Jeanine Fourneau s’est mise à son compte depuis dix ans et ne le regrette pas.

Le village de Chamarel, situé au sud-ouest de l’île et qui tient son nom après Charles-Antoine de Chazal de Chamarel, est aussi connu comme le village des marrons. Il est apprécié pour ses terres des sept couleurs, ses magnifiques paysages entre cascade, collines, champs de cannes à sucre et autres terres agricoles, ses tables d’hôtes et ses attractions aménagées comme le Curious Corner, le parcours d’Ebony Forest, sans oublier la Rhumerie de Chamarel. 

En sus de ceux-là, les habitants de Chamarel sont connus pour leur générosité  et  leur débrouillardise. Éloignés de tout et ne disposant pas, jusqu’à tout récemment, d’un service de transport en commun régulier, les habitants ont dû faire preuve d’ingéniosité. Certains se sont reconvertis en entrepreneurs, d’autres en restaurateurs alors que d’autres encore sont devenus éleveurs. Jeanine Fourneau et Patrick Désiré font partie des figures incontournables de Chamarel.

Lapins et gâteaux coco

Si Jeanine Fourneau est entrepreneure depuis plus de dix ans, Patrick Désiré est dans l’élevage de lapins depuis quelques années. Leur débrouillardise mérite d’être mise en avant.

Jeanine Fourneau est  une femme solide, une  battante. Aujourd’hui, c’est  elle  qui  gère Fruits des abeilles, une entreprise familiale, qu’elle a montée avec l’aide de son fils unique. D’ailleurs, on ne peut rater son échoppe qu’elle a installée en face de l’église de Chamarel. Les épreuves et autres obstacles, elle les a connus.

Toutefois, cette maman devenue veuve assez tôt n’a jamais baissé le bras. Elle a longtemps travaillé dans une usine à Bel Ombre. Puis un beau jour, il y a dix ans, elle a décidé de se mettre à son compte et lancer son entreprise de confection de gâteaux coco aux différentes saveurs, soit à l’ananas, au gingembre, à l’orange, à la papaye entre autres. C’est elle qui les prépare.

Propre chef

Hormis, les gâteaux coco, Jeanine propose aussi des fruits secs et du jus de canne parfumé à la citronnelle et au gingembre pour ne citer que ces saveurs. Elle n’a jamais regretté cette décision d’être son propre chef car cela lui donne plus de liberté.

Toutefois, pour joindre les deux bouts, elle a dû étendre son activité  en  ouvrant une deuxième échoppe. Celle-ci a été aménagée à La City Trianon. «C’est difficile de gagner sa vie en étant petit entrepreneure mais je fais avec. Certains jours, les ventes sont  bonnes, d’autres  jours moins. Il faut s’y faire. Je travaille très dur. Heureusement que mon fils et ma belle-fille sont là pour m’épauler. J’ai également une nièce qui nous aide dans notre échoppe. Être veuve et avoir un enfant à élever seule n’est pas facile. Mais j’ai travaillé dur et persévéré surtout.»

La préparation des gâteaux coco n’est pas aisée car il faut les décortiquer et les râper. Elle fait alors appel à des aides. «Heureusement que j’ai des Helpers pour décortiquer les cocos et les râper. Mais c’est la cuisson qui prend le plus de temps, soit deux heures. Avec du courage, de la patience et de l’amour, on le fait sans peine.»

Elevage d’animaux

Le cas de Patrick Désiré doit aussi être souligné car cet ancien chef pâtissier, qui a exercé comme tel pendant 30 ans, s’est  lancé, depuis la retraite, dans l’élevage d’animaux,  surtout  des  lapins. Des bêtes qu’il connaît bien. «J’ai commencé  à  élever  des  animaux depuis l’âge de 15 ans. Par la suite, j’ai cessé à cause de ma spécialisation comme chef pâtissier et de mes horaires de travail. J’ai hérité cette passion de mes parents. Aujourd’hui, comme je suis divorcé et que j’habite seul,  je  m’y  suis  remis.  L’élevage d’animaux est une belle occupation. Et je considère que les lapins sont des animaux pas comme les autres car ils demandent énormément d’attention. Il faut nettoyer leur cage tous les jours et être patient avec eux», raconte Patrick Désiré, 58 ans.

Patrick Désiré élève plus d’une vingtaine de lapins qu’il va ensuite mettre en vente.

Notre interlocuteur est fier de sa longue carrière dans l’hôtellerie.  Il a aussi exercé  pendant cinq ans aux Seychelles et trois mois aux Comores. C’est en 2007  qu’il  s’est  retiré et qu’il a décidé de se remettre à l’élevage de lapins qu’il vend. Une activité assez lucrative, qui lui met du beurre aux épinards.


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