« Ceux qui rêvent d’un retour de la guerre froide vont peut-être avoir gain de cause »

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Trente ans après la chute du mur de Berlin, deux camps – l’Ouest, d’un côté, et le couple sino-russe, de l’autre – se disent ouvertement en rivalité, note, dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 05h57, mis à jour à 05h57 Temps de Lecture 4 min.

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Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping, à Pékin, le 9 novembre 2017.
Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping, à Pékin, le 9 novembre 2017. DAMIR SAGOLJ / REUTERS

Chronique. « C’était mieux avant », bien sûr. Les questions stratégiques n’échappent pas à l’épidémie de nostalgie qui, dans l’Occident fatigué, gagne ce début de XXIe siècle. On en vient à regretter la guerre froide. Elle organisait le monde en un ordre bipolaire, entre l’Union soviétique (URSS) et les Etats-Unis, qui, à l’ombre des missiles nucléaires de l’une et des autres, assurait tout de même ce qui paraît manquer à notre époque : la stabilité.

Les historiens diront que le demi-siècle d’affrontement américano-soviétique, de la fin de la deuxième guerre mondiale à la chute du mur de Berlin, n’eût rien d’une partie de campagne. Peu importe. On l’oppose au chaos multipolaire d’aujourd’hui qui, sur fond de course aux armements, voit les puissants du moment – Chine, Inde, Etats-Unis, Russie, Europe – défendre leurs intérêts en ordre dispersé.

Mais ceux qui rêvent d’un retour à un échiquier mondial simplifié vont peut-être avoir gain de cause. Les temps changeraient. Le monde serait en passe de revenir à une forme de bipolarité. Le jeu des puissances s’organiserait à nouveau autour de deux camps opposés. Les nostalgiques de la guerre froide d’hier se réjouissent. Bientôt, l’Occident (et ses amis), fera face à un bloc sino-russe (et ses alliés), dans une compétition globale qui rappellerait l’époque bénie du face-à-face entre Washington et Moscou !

« Concurrent stratégique ».

« D’une guerre froide à l’autre » ? Le sujet était celui du colloque réuni le 15 mars, en Belgique, par le Bastogne War Museum – qui, avec le studio de création culturelle Tempora, organise des rencontres internationales en cette ville théâtre de la bataille des Ardennes, l’une des plus sanglantes de la fin de la seconde guerre mondiale.

Trente ans après la chute du mur de Berlin, deux mouvements stratégiques s’esquissent. D’un côté, Russes et Occidentaux entretiennent des rapports presque aussi détestables qu’à l’époque soviétique. De l’autre, Chinois et Russes partagent, le plus souvent, la même posture stratégique : ils se retrouvent dans le refus de se soumettre à l’ordre international imaginé par les Etats-Unis en 1945. Ils forment un front, chaque jour davantage.

Les deux camps – l’Ouest, d’un côté, et le couple sino-russe, de l’autre – se disent ouvertement en rivalité. La Russie considère l’OTAN, l’Alliance atlantique, comme une menace prioritaire. Et les militaires chinois s’entraînent à la guerre contre un seul ennemi ou presque : l’Amérique.

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