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Imaginez que votre enfant rentre de l’école et qu’il vous annonce qu’un professeur lui a retiré son déjeuner, et là vous comprendrez le ressenti d’Elaine Daoust, une maman furieuse contre les instituteurs de son fils. Dans le cadre d’une initiative d’alimentation saine dans la municipalité de Durham au Canada, un établissement scolaire aurait peut-être fait le geste de trop, comme le relaye le quotidien canadien The Toronto Star.
Dans un monde où les fast-foods et autres aliments nuisibles pullulent à tous les coins de rue, il n’est pas surprenant que certains essaient de sensibiliser les gens par rapport aux dangers d’une alimentation malsaine. De nos jours, le « healthy lifestyle » est revendiqué par de nombreuses institutions, notamment au niveau des aliments consommés et de l’exercice physique.
D’ailleurs, qui ne se souvient pas de la fameuse campagne « Let’s Move » lancée par Michelle Obama en 2011 en partenariat avec la chanteuse Beyonce pour combattre l’obésité dans les écoles ? En effet, la première dame américaine avertissait déjà des dangers d’une alimentation déséquilibrée et prônait l’activité sportive pour les enfants.
Par ailleurs, les rapports de santé se multiplient nous avertissant des dangers de l’alimentation industrielle, et c’est dans une optique similaire que les écoles de la région de Durham en Ontario décident de suivre le programme« Education physique et santé » pour les enseignants.
Une maman furieuse…
Elaine Daoust est une mère canadienne qui défend son choix de nourrir son enfant comme elle l’entend. Loin de revendiquer une alimentation grasse ou malsaine, cette maman se bat seulement pour un pain à la banane ! En effet, celle-ci était loin de se douter qu’un aliment aussi simple puisse être rejeté par l’école, et encore moins retiré des mains de son fils sous prétexte qu’il contenait des pépites de chocolat.
La maman furieuse se confie au Toronto Star : « Il est revenu à la maison avec une liste d’alternatives alimentaires en me disant que son institutrice avait discuté avec lui de choix plus sains. Elle m’a également envoyé un mot. Cela m’a mise hors de moi ».
« Ce n’est pas comme si je lui avais donné des chips ou une barre de chocolat »
Par ailleurs, l’institutrice en question aurait non seulement jeté le repas du petit garçon, mais elle l’aurait laissé se nourrir de raisins uniquement pour son déjeuner. Face à une situation similaire, la colère d’Elaine Daoust prend tout son sens. En effet, il semble aberrant de préférer laisser un enfant sans déjeuner dans le seul but de l’empêcher de manger un repas jugé malsain.
Confusion chez l’enfant
Pointer un enfant du doigt devant ses camarades peut jouer un rôle énorme sur le mental de ce dernier. En effet, l’école est supposée représenter un endroit où les enfants sont traités de manière égalitaire, surtout lorsqu’il s’agit de situations hors de leur contrôle.
En retirant à l’enfant son repas, l’institutrice prend le risque de renvoyer une image négative des parents non seulement à leur enfant, mais aussi au niveau de la perception de ses camarades. Par ailleurs, cette décision prise par l’école n’incombe-t-elle pas plutôt à ses parents ?
En effet, la question qui se pose fait partie d’une controverse très ancienne, à savoir la répartition des rôles éducatifs entre les parents et les établissements scolaires. Cependant, il semble absurde qu’un enseignant soit en mesure de juger ce qu’un enfant peut ou ne peut pas manger. Par ailleurs, si des décisions devaient être prises par rapport à l’alimentation d’un élève, celles-ci devraient être issues par le conseil scolaire, et non à l’initiative d’un seul instituteur.
Recommandations pour les écoles
Lorsqu’il s’agit de décider de la valeur nutritionnelle d’un aliment, cette tâche revient aux parents, et aux parents uniquement. Comme l’explique Luigia Ayotte, membre du conseil scolaire de Durham : « Nous comprenons qu’il y a eu certains problèmes vis-à-vis de certains aliments ramenés par les enfants, mais les préférences et les choix alimentaires relèvent uniquement des parents, à moins qu’ils ne représentent un danger allergique pour l’enfant »
Par ailleurs, les enfants devraient apprendre à manger sainement au quotidien, quels que soit les aliments qui les entourent. Selon le témoignage d’une autre maman, les professeurs ne devraient pas apprendre à leurs élèves qu’il est préférable d’être affamé plutôt que de manger des aliments malsains. Si les enseignants sont inquiets, cela ne devrait pas se refléter à travers des décisions prises lors des repas à l’école, mais à travers des discussions directes avec les parents.
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