« C’est un coup d’État sous une forme particulière » – JeuneAfrique.com

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Après plusieurs appels du chef d’état-major de l’armée à l’application de l’article 102 de la Constitution, les militaires algériens ont poussé Abdelaziz Bouteflika à quitter sur-le-champ ses fonctions, celui-ci s’exécutant quelques minutes plus tard. Pour le spécialiste de l’armée algérienne Moussaab Hammoudi, il s’agit d’un « coup d’État » qui ne dit pas son nom.

L’appel formulé par l’état-major, dans un communiqué rendu public mardi soir, à « appliquer immédiatement » les articles 7, 8 et 102 de la Constitution prévoyant la destitution du président, a été immédiatement suivi d’effet. Dans la foulée, le président Abdelaziz Bouteflika a présenté officiellement sa demande de démission au Conseil constitutionnel, qui a acté mercredi 3 avril la vacance du pouvoir.


>>> À LIRE – Démission de Bouteflika : la transition se fera-t-elle selon la lettre ou selon l’esprit de la Constitution ?


Si les deux chambres du Parlement doivent désormais se réunir pour valider l’intérim confié pour quatre-vingt-dix jours au président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le temps d’organiser une nouvelle élection présidentielle, l’épisode confirme une nouvelle fois le poids indéniable de la grande muette dans le jeu d’alternance en Algérie.

Moussaab Hammoudi, chercheur doctorant à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris, qui travaille notamment sur l’autoritarisme en Algérie, analyse pour Jeune Afrique les raisons et les enjeux de l’initiative de l’armée.

Jeune Afrique : La vidéo du chef d’état-major de l’armée lisant le communiqué dans lequel il somme le président de quitter le pouvoir a été retransmis au journal télévisé national. Sur la forme, la méthode de diffusion de ce fameux texte interroge. Pourquoi n’est-ce pas un coup d’État ?

Moussaab Hammoudi : C’est un coup d’État, mais c’est un coup d’État sous une forme particulière. C’est la particularité du régime algérien depuis l’indépendance : c’est toujours un char qui amène le nouveau dirigeant du pays, mais aussi qui lui fait quitter le palais présidentiel. Lors de son arrivée au pouvoir en 1999, Bouteflika avait déclaré dans une interview : « Dîtes aux généraux de me bouffer s’ils le peuvent ». Vingt ans plus tard, l’histoire s’est retournée contre lui.



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JeuneAfrique

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