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Depuis son bureau, Stale Lövheim a une vue imprenable sur l’immense parking du Nordby Shoppingcenter. D’ordinaire, le patron norvégien de ce complexe de 110 boutiques, situé dans la commune suédoise de Strömstad, à 5 km de la frontière norvégienne, ne s’en plaint pas. Au contraire. Le ballet des voitures a même quelque chose de réjouissant pour ce PDG, fier d’annoncer un chiffre d’affaires record de 4,5 milliards de couronnes (4,3 milliards d’euros) en 2019.
Depuis le 12 mars, cependant, la vision du parking déserté le hante. « Notre activité dépend presque totalement des clients norvégiens », rappelle-t-il. Ceux-là mêmes qu’un ancien ministre norvégien de l’agriculture, Lars Sponheim, en 2002, avait baptisés avec mépris les « Harry » : un terme péjoratif, utilisé depuis pour désigner la clientèle, souvent populaire, prête à passer la frontière pour remplir son coffre d’alcool, de soda ou de tabac à moitié prix.
Or voilà : depuis le 12 mars, les clients norvégiens peuvent, en théorie, continuer à venir, puisque la Suède n’a pas fermé ses frontières. Sauf qu’une escapade chez le voisin s’accompagne désormais de dix jours de quarantaine au retour en Norvège, qui, elle, a fermé les points de passage. Résultat : « Depuis la mi-mars, nous avons perdu 95 % de notre chiffre d’affaires », constate Stale Lövheim. Lui-même est en quarantaine permanente : « Je peux venir travailler, mais quand je rentre, je dois rester chez moi. »
Ambiance de basse saison
A Olso, le gouvernement de la conservatrice Erna Solberg justifie la mesure par l’écart dans la gestion du coronavirus entre les deux pays. Ayant opté très tôt pour le confinement, la Norvège a réussi à contrôler l’épidémie et s’en sort avec 252 décès (4,6 pour 100 000 habitants). A côté, la Suède, qui n’a pas confiné, déplore 5 500 morts (52 pour 100 000 habitants) et enregistre le nombre le plus élevé de nouveaux cas en Europe, en proportion de sa population.
En ce dernier jour de juin, les ruelles de Strömstad, petite station balnéaire suédoise de 13 000 habitants dans le comté de Bohuslän, devraient être emplies de touristes, ses terrasses bondées et son port de plaisance pris d’assaut par les voiliers. L’ambiance rappelle plutôt la basse saison. Dans le centre, plusieurs magasins gardent porte close.
« Leurs propriétaires se sont mis en chômage partiel », explique Heidi Caroline Nyström, patronne de la boutique de souvenirs Ditt o Datt et présidente de l’association des commerçants. Elle est en train de remplir une demande de compensation de perte de revenus. Au printemps, son chiffre d’affaires a chuté de 40 %. « C’est comme si un rideau de fer s’était abattu, le 12 mars », dit-elle.
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