Cernée par les crises, l’Irak tente de former un gouvernement

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Le président irakien Barham Saleh (à gauche) et le nouveau premier ministre Adnane Zorfi, le 17 mars à Bagdad.
Le président irakien Barham Saleh (à gauche) et le nouveau premier ministre Adnane Zorfi, le 17 mars à Bagdad. – / AFP

Coronavirus, crise pétrolière, bras de fer américano-iranien… Alors que les défis s’accumulent pour l’exécutif irakien, le président Barham Saleh a confié, mardi 17 mars, à Adnane Zorfi, un politicien chiite de 54 ans sans envergure nationale, la tâche de former un gouvernement. Sa nomination est une nouvelle tentative pour sortir l’Irak de la crise politique après la démission du premier ministre, Adel Abdel-Mahdi, fin novembre 2019, sous la pression de la rue. Adnane Zorfi a trente jours pour former son gouvernement et obtenir la confiance du Parlement.

Né en 1966, cet ancien membre du parti islamique Daawa, qui s’était réfugié aux Etats-Unis après l’écrasement du soulèvement chiite par le dictateur Saddam Hussein, en 1991, est perçu comme une figure laïque. Rentré en Irak lors de l’invasion américaine de 2003, il avait été nommé gouverneur de la ville sainte de Nadjaf en 2004 par l’administrateur civil de l’Irak, l’Américain Paul Bremer. Il avait de nouveau occupé ce poste entre 2009 et 2015. Il a été élu député en mai 2018 au sein de la coalition Al-Nasr de l’ancien premier ministre Haïder Al-Abadi, considéré comme un allié des Etats-Unis.

Désigné par défaut

Ses chances de parvenir à former un gouvernement sont jugées aussi ténues que celles de son prédécesseur. Mohammed Taoufiq Allaoui avait jeté l’éponge, le 1er mars, après avoir échoué à rallier les partis sunnites et kurdes, ainsi qu’une partie de la majorité chiite, autour d’un cabinet composé d’indépendants pour satisfaire aux demandes des manifestants qui campent à Bagdad et dans le Sud chiite depuis octobre 2019. Des parlementaires ont indiqué à l’agence Reuters que le président Saleh a désigné M. Zorfi par défaut, après l’échec des formations chiites au pouvoir à s’entendre sur un nom. La coalition Al-Fatih emmenée par les milices chiites pro-iraniennes – deuxième force au Parlement – a qualifié sa désignation d’« anticonstitutionnelle », et a promis de « tout faire pour empêcher cet acte illégal ».

La proximité supposée d’Adnane Zorfi avec Washington le condamne aux yeux du camp chiite pro-iranien, engagé dans un bras de fer avec les Américains. Depuis l’assassinat à Bagdad, le 3 janvier, dans une frappe de drone américaine, du général iranien Ghassem Soleimani, le chef de la Force Al-Qods des gardiens de la révolution, et de son lieutenant en Irak, Abou Mahdi Al-Mohandes, les pressions politiques et les attaques se multiplient pour bouter les forces américaines hors d’Irak. Le prochain gouvernement aura la tâche de mener des négociations sur un retrait ou sur la redéfinition du mandat des troupes étrangères déployées en 2014 pour la lutte contre l’organisation Etat islamique – plus de 6 000, dont 5 200 Américains – après le vote d’une résolution en ce sens au Parlement, le 5 janvier.

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