Carnegie et Rockefeller, charités bien ordonnées

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(Original Caption) 7/7/30: John D. Rockefeller (1839-1937). American oil magnate at Pocantico Hills, the day before his 91st birthday. Full length photograph.

BETTMANN ARCHIVE / GETTY IMAGES

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Publié aujourd’hui à 03h20, mis à jour à 03h29

On entend la sonnerie de l’horloge et le chant du canari. Dans sa maison perdue du Colorado, Linda Thorell Hills, 72 ans, vit bourgeoisement, mais sans ostentation, avec une voiture hors d’âge. Elle se présente : « Je suis une mère de famille qui a élevé ses trois enfants et je jardine », et puis elle lâche, au bout de quelques minutes de conversation par webcam : « Il y a une petite blague qui circule entre nous. On se dit qu’il aurait pu laisser un peu plus d’argent à sa famille. » « Il », c’est l’arrière grand-père, Andrew Carnegie (1835-1919), roi de l’acier, surnommé « l’Homme le plus riche du monde » après qu’il a vendu, en 1901, son empire sidérurgique pour 480 millions de dollars de l’époque.

L’homme le plus riche du monde ne l’est pas resté, lui qui avait posé, dès 1889, dans son essai Evangile de la richesse, les fondements de la philanthropie américaine : « L’homme qui meurt riche meurt déshonoré. » Aussi Andrew Carnegie a-t-il légué au pays quelque 2 500 bibliothèques publiques, une célèbre salle de concert à New York, une université et un musée à Pittsburgh (Pennsylvanie). Mais à sa famille, rien ou si peu. Même pas son nom : l’industriel né en Ecosse et émigré en Pennsylvanie en 1848 n’eut qu’une fille, laquelle hérita d’une coquette somme, d’une résidence à New York et d’un château en Ecosse, mais rien d’extravagant. « Je laisserai plutôt à mon fils ma malédiction que le puissant dollar », avait prévenu Carnegie.

Andrew Carnegie (1835-1919).
Andrew Carnegie (1835-1919). HULTON ARCHIVE / GETTY IMAGES

Ses descendants ont respecté ses instructions. « Nous n’étions pratiquement pas autorisés à mentionner son nom, poursuit Linda Thorell Hills. Ma mère pensait que c’était vantard de le faire. » Ainsi a-t-elle connu le parcours des enfants américains « normaux » de la seconde moitié du XXe siècle : des parents mariés jeunes, divorcés, une mère remariée, un déménagement de la côte Est vers le Colorado.

La jeune Linda a reçu pour ses 21 ans, en 1968, quelque 60 000 dollars, qui ont prospéré mais pas assez pour la rendre très riche. Sur le tard, l’histoire familiale la rattrape : en 2007, elle est nommée membre de la commission du prix Carnegie du héros civil, décerné depuis une catastrophe minière survenue en 1904. « Le fait d’avoir quelqu’un de la famille leur a donné de l’énergie », se réjouit-elle, heureuse de renouer avec le glorieux ancêtre. Les principes sont préservés : 22 des 24 fondations Carnegie prospèrent, affranchies de tout lien avec la famille, contrainte de revendre, au début des années 1980, le château en Ecosse.

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