« Caricature » ou film « magistral et réaliste » ? En Russie, la série « Chernobyl » fait débat

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Les médias proches du Kremlin ont salué le réalisme de la mini-série sur la catastrophe nucléaire de 1986, mais certains l’accusent de participer à la propagande occidentale contre Moscou.

Par Publié aujourd’hui à 18h41

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Le sarcophage couvrant le quatrième réacteur endommagé de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine.
Le sarcophage couvrant le quatrième réacteur endommagé de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine. GLEB GARANICH / REUTERS

Douloureuse mais salutaire plongée dans le passé soviétique ou nouveau coup de la propagande occidentale contre Moscou, la mini-série télévisée américaine Chernobyl fait débat en Russie. Dans un pays où les autorités n’encouragent guère le travail de mémoire sur les pages les plus noires de l’URSS, la série de Craig Mazin sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl (Ukraine) du 26 avril 1986 a été saluée à Moscou pour son réalisme et son objectivité. Elle n’a pas été diffusée à la télévision mais est accessible sur la plate-forme de streaming Amediateka, plus connue pour diffuser de populaires séries populaires comme Game of Thrones.

« Magistral ! », s’est enthousiasmé Vladimir Medinski, le ministre russe de la culture, d’habitude plutôt avare en compliments pour les productions culturelles venues des Etats-Unis. « C’est assez proche de la réalité. Nous pensions que cela serait bien pire », a-t-il reconnu. Il a notamment insisté sur « le grand respect pour les gens ordinaires » du film qui, au-delà des effets spéciaux pour reconstituer l’explosion de la centrale nucléaire, s’attache à raconter les drames humains autour. Et donc les mensonges de l’époque.

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« L’inhumanité de la bureaucratie soviétique »

« Comment ils nous ont menti… », rappelle Anna Narinskaya dans Novaya Gazeta. La journaliste du principal magazine indépendant à Moscou, généralement critique du Kremlin, a fait l’éloge de la mini-série. Mais pour bien d’autres raisons que celles mises en avant par le ministre. Comme toutes les voix libérales à Moscou qui, depuis des années, reprochent au Kremlin de Vladimir Poutine d’idéaliser le passé soviétique à des fins politiques, Anna Narinskaya loue un film montrant « l’inhumanité de la bureaucratie soviétique ». Un travail de témoignages qui, rappelle-t-elle, avait déjà été effectué par le prix Nobel Svetlana Alexievitch dans La Supplication : Tchernobyl, chroniques du monde après l’apocalypse. Ce livre, publié en 1997, invitait déjà le lecteur à travailler sur la mémoire collective des conséquences humaines et sociales de la catastrophe.

A titre d’exemple, Anna Narinskaya revient sur cette scène où le ministre de l’industrie houillère annonce à des mineurs au fin fond de la Russie qu’ils doivent se rendre sur les lieux de la catastrophe pour y creuser un tunnel. Ordre reçu avec enthousiasme au moment de monter dans les bus direction Tchernobyl… Ces histoires humaines, ainsi que l’incurie des autorités et leurs mensonges, ne font habituellement pas partie du narratif russe à propos du drame. Le Kremlin cite rarement en héros les liquidateurs envoyés sur place par Moscou pour décontaminer la zone.

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