Bruxelles s’inquiète d’une victoire de l’extrême droite en Italie

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Un succès de Matteo Salvini aux élections anticipées qui s’annoncent pour l’automne pourrait fragiliser la zone euro et l’UE.

Par Publié aujourd’hui à 12h56

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Le ministre intérieur italien, Matteo Salvini, à Castel Volturno, le 15 août.
Le ministre intérieur italien, Matteo Salvini, à Castel Volturno, le 15 août. Cesare Abbate / AP

Maintes fois la cible des critiques de Matteo Salvini ces dernières années, l’Union européenne (UE) se garde bien de commenter la crise gouvernementale italienne déclenchée début août par le patron de la Ligue du Nord. « C’est un peu comme pour le Brexit avec la Grande-Bretagne : Bruxelles observe de loin et attend que les Italiens résolvent leur situation en interne », résume une source diplomatique européenne. Mais l’Italie est un membre fondateur de l’Union, la troisième économie de la zone euro, et l’une des plus endettées.

Capitalisant sur les bons résultats de son parti dans les sondages (38 %), Matteo Salvini a rompu, le 8 août, son alliance avec le Mouvement 5 étoiles et réclamé des élections législatives anticipées dès l’automne dans l’espoir d’obtenir « les pleins pouvoirs ». Le gouvernement de Giuseppe Conte, proche du M5S, devrait chuter dans les prochains jours.

« Ce n’est pas à nous de dire aux Italiens ce qu’il faut, confie un autre diplomate européen. Mais ce que les Européens attendent, c’est de la prévisibilité, une procédure ordonnée, c’est que le budget soit voté et que l’Italie, avec ses propres contre-pouvoirs, reste dans un esprit de coopération. Qu’elle continue d’exercer ses responsabilités d’Etat membre fondateur et d’Etat membre majeur. »

«Coup de tonnerre symbolique »

Car c’est bien ce qui effraie : que la crise politique n’aggrave encore la situation économique de l’Italie, dont la dette publique dépasse les 134 % du PIB, avec des conséquences sur l’ensemble de la zone euro. En juillet, l’Italie a évité d’être mise sous surveillance pour son budget 2019, une procédure dite « de déficit excessif » pouvant aboutir à des sanctions en cas de non-respect des objectifs budgétaires. Mais l’exercice 2020 pourrait se révéler bien plus compliqué, sachant que Rome s’est engagé à trouver plus de 30 milliards d’euros tout en promettant aux Italiens qu’aucun effort supplémentaire ne leur serait demandé.

L’hypothèse que le chef d’un parti d’extrême droite réussisse son pari et finisse par succéder à Giuseppe Conte au palais Chigi inquiète Bruxelles. Pour Jean-Yves Camus, le directeur de l’Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean-Jaurès, ce scénario serait un « coup de tonnerre symbolique » dans un Etat membre fondateur, « surtout si Matteo Salvini remettait sur la table son projet de rompre, au minimum, avec l’euro ».

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