Boris Johnson, repoussoir pour les Ecossais

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Le favori pour Downing Street, qui se dit prêt à un Brexit sans accord, hérisse les indépendantistes et relance la question du référendum.

Par Publié aujourd’hui à 10h31

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Manifestation hostile à Boris Johnson, à Perth, en Ecosse, vendredi 5 juillet.
Manifestation hostile à Boris Johnson, à Perth, en Ecosse, vendredi 5 juillet. ANDY BUCHANAN / AFP

Probable, l’arrivée au pouvoir de Boris Johnson, fin juillet, pourrait avoir une conséquence inattendue : accélérer l’indépendance de l’Ecosse. Personnifiant le nationalisme anglais qui s’est exprimé lors du référendum sur le Brexit, l’ancien ministre des ­affaires étrangères fait figure de repoussoir chez les Ecossais.

Alors que 55 % d’entre eux avaient opté pour rester dans le Royaume-Uni lors du référendum sur l’indépendance de 2014, ils ne sont plus aujourd’hui que 51 % à faire ce choix. L’arrivée de M. Johnson au 10 Downing Street ferait basculer la région dans le camp de l’indépendance, affirme un sondage publié le 23 juin par le Times : 53 % des Ecossais voteraient alors pour sortir du Royaume-Uni.

L’« effet Boris » en Ecosse n’a rien d’étonnant pour peu qu’on examine la liste de ses piques et de ses provocations. « Les Ecossais sont une race de vermine (…) qui mine notre économie » et doit être « entièrement exterminée », proclamait un poème satirique qu’il a accepté de publier en 2004 dans le Spectator, hebdomadaire conservateur dont il était alors le rédacteur en chef. Plus récemment, il a affirmé que les subventions de l’Etat central à l’Ecosse seraient mieux utilisées à Londres. Accusant le gouvernement régional d’Edimbourg de prodigalité, il a lancé, en 2012 : « Ils creusent leur déficit et viennent ensuite quémander auprès de papa gâteau à Londres. Je propose qu’on leur dise de dégager », a-t-il lancé en 2012.

L’arrogance de Londres et de la haute bourgeoisie anglaise

Aux yeux des Ecossais, Boris ­Johnson personnifie non seulement l’arrogance de Londres, dont il a été maire, mais surtout la haute bourgeoisie anglaise, excentrique, sûre d’elle-même et méprisante. Depuis la victoire du Parti du Brexit (extrême droite) aux élections européennes, « Boris » s’est lancé dans une surenchère nationaliste avec le créateur de cette formation, Nigel Farage. Les deux leaders populistes se font les champions, non plus du séculaire patriotisme britannique dans lequel les Ecossais peuvent parfaitement se reconnaître, mais d’un nationalisme purement anglais. Or, en Ecosse, le parti de M. Farage n’a recueilli que 15 % des voix contre 32 % dans l’ensemble du pays.

Mais le principal clivage porte sur le Brexit. Contrairement aux Anglais, qui ont voté à 53,4 % pour le Brexit, les Ecossais ont été 62 % à choisir l’Union européenne. Ils n’ont pas oublié que M. Johnson a dirigé la campagne pro-Brexit au référendum de 2016. Ce dernier promet aujourd’hui de sortir « coûte que coûte » (« do or die ») de l’UE d’ici au 31 octobre, même sans accord avec les Vingt-Sept, alors qu’un tel « no deal » frapperait de plein fouet l’économie de l’Ecosse.

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