Boris Johnson dans l’impasse nord-irlandaise

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Le Brexit est utilisé par les unionistes comme par les républicains comme une arme de négociation dans le conflit larvé qui oppose les deux camps depuis un siècle.

Par Publié aujourd’hui à 04h28

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Julian Smith, le secrétaire d’Etat pour l’Irlande du Nord, et Boris Johnson à Belfast, le 31 juillet.
Julian Smith, le secrétaire d’Etat pour l’Irlande du Nord, et Boris Johnson à Belfast, le 31 juillet. AFP

L’Irlande du Nord n’a pas attendu le Brexit pour être dans une situation explosive. Un siècle de tensions depuis la coupure de l’île irlandaise en deux, et 3 500 morts entre 1969 et 1998, en sont la preuve. Mais le vote des Britanniques en faveur de la sortie de l’Union européenne (UE), en 2016, est venu ajouter une fracture politique à la division sectaire : 66 % des unionistes (qui veulent rester dans le Royaume-Uni) ont voté pour le Brexit, contre seulement 12 % des républicains (qui veulent l’unification avec la République d’Irlande).

Au total, les Nord-Irlandais ont voté majoritairement contre le Brexit, à 56 %, mais ils y ont surtout trouvé une occasion supplémentaire de se diviser. Depuis, dans un climat délétère, parallèlement aux coups de force de groupuscules paramilitaires, chacun utilise la sortie de l’UE comme une arme de plus dans le conflit identitaire.

Mercredi 31 juillet, Boris Johnson l’a redécouvert à ses dépens. Le premier ministre britannique s’est rendu à Belfast pour rencontrer les leaders de chacun des cinq grands partis locaux : deux républicains (Sinn Fein et SDLP), deux unionistes (DUP et UUP) et un autre qui cherche à dépasser ces divisions (Alliance).

L’objectif de M. Johnson : « Les gens en Irlande du Nord n’ont plus de gouvernement depuis deux ans et demi. Ma priorité est de le remettre en marche. »

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Méfiance et mauvais coups

L’administration décentralisée d’Irlande du Nord ne siège en effet plus depuis janvier 2017. La coalition en place depuis dix ans entre le Sinn Fein et le DUP (Parti unioniste démocrate), les deux principaux partis, s’était effondrée.

Officiellement, la dispute concernait un obscur scandale de corruption et une question de reconnaissance de la langue irlandaise, mais il s’agissait surtout de l’accumulation de méfiance et de mauvais coups. Deux ans et demi plus tard, les négociations pour rétablir un gouvernement n’avancent pas.

Pire encore, le Brexit a radicalisé chacun des camps. Craignant de voir réapparaître une frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande en cas de divorce sans accord, le Sinn Fein appelle depuis des mois à l’organisation d’un référendum sur l’unification avec l’Irlande. « Un Brexit désordonné serait un changement fondamental des circonstances actuelles et il est impensable que les gens n’aient pas l’occasion de décider de leur avenir », estime Mary Lou McDonald, la dirigeante du Sinn Fein.

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