Boris Johnson brandit la menace d’un Brexit sans accord pour séduire les tories et faire plier l’UE

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Le favori pour le poste de premier ministre a affronté son rival Jeremy Hunt, actuel ministre des affaires étrangères, lors d’un débat télévisé, mardi.

Par Publié aujourd’hui à 02h25

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Boris Johnson face à Jeremy Hunt, actuel ministre des affaires étrangères, le 9 juillet lors d’un débat à la télévision britannique.
Boris Johnson face à Jeremy Hunt, actuel ministre des affaires étrangères, le 9 juillet lors d’un débat à la télévision britannique. HANDOUT / REUTERS

La mâchoire est serrée, la tignasse blonde domestiquée, l’œil presque sombre fixe la caméra. « Il n’y a qu’une façon de sortir ce pays de sa fatale roue de hamster [l’impasse du Brexit], c’est de réaliser le Brexit d’ici au 31 octobre, tonne Boris Johnson. Il faut en finir avec le défaitisme. J’ai l’énergie et la légitimité pour accomplir cette tâche (…). Le moment est venu de montrer que nous croyons en la Grande-Bretagne. »

Le probable futur premier ministre britannique a conclu ainsi le débat télévisé qui l’opposait, mardi 9 juillet au soir, à Jeremy Hunt, actuel ministre des affaires étrangères.

Comme lui, M. Hunt prétend entrer à Downing Street le 23 juillet, au terme d’un interminable scrutin par correspondance auquel seuls les 160 000 adhérents du Parti conservateur sont invités à participer. La messe est dite puisque, selon un sondage, M. Johnson rallie les suffrages des deux tiers des adhérents. Et le débat de mardi, vif mais dénué du moindre faux pas, ne devrait rien y changer.

Lire aussi Grande-Bretagne : le modéré Jeremy Hunt et le bouillant Boris Johnson, derniers en lice pour être premier ministre

Boris Johnson n’a plus envie de rire et il ne fait plus rire du tout. Pressé de questions par son adversaire, il les esquive. On ne saura pas s’il a l’intention de démissionner s’il ne réalise pas sa promesse de sortir de l’Union européenne (UE) le 31 octobre « coûte que coûte » (« do or die »). Ni comment il va préserver l’invisibilité de la frontière irlandaise tout en divorçant à la hussarde avec l’UE. Ni comment il justifie sa promesse de réduire les impôts des riches dans un pays déjà champion des inégalités sociales.

Une subtile stratégie de communication

L’échec, il ne l’envisage pas. Sa magie personnelle suffit. Ceux qui prédisaient qu’il serait incapable de tenir une heure à la télé sans faire le clown en sont pour leurs frais.

Peu importe que la négociation qu’il jure de rouvrir soit close pour l’UE ; peu importe que le rapport de force ne soit pas favorable au Royaume-Uni (47 % de ses exportations vont vers l’UE alors qu’il ne pèse que 7 % des exportations de l’UE) : parce qu’il est « Boris », parce que le Royaume-Uni est « un pays formidable », sa volonté va triompher, laisse-t-il entendre à la manière de Donald Trump.

Toute sa stratégie consiste à allier le souvenir du « Monsieur petite blague » avec lequel beaucoup de Britanniques rêvent d’aller prendre une bière, avec son nouveau personnage churchillien, viril et grave qui s’apprête à taper du poing sur la table à Bruxelles pour obtenir « le beurre et l’argent du beurre ». Tout le contraire de Theresa May dont la faiblesse, l’inaptitude aux relations humaines et les compromis ont mené au chaos actuel, insinue-t-il depuis le début de sa campagne. « Il sort une blague et il vous fait oublier la question que vous lui avez posée », a résumé son adversaire Jeremy Hunt qui, sous ses airs de premier de la classe, a vaillamment tenté, mardi soir, de mener la vie dure à « Boris ».

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