Berlin et Bruxelles s’accordent sur les conditions du plan du sauvetage de Lufthansa

0
72

[ad_1]

Des avions de Lufthansa cloués au sol, à l’aéroport Schoenefeld à Berlin, le mardi 26 mai.
Des avions de Lufthansa cloués au sol, à l’aéroport Schoenefeld à Berlin, le mardi 26 mai. Fabrizio Bensch / REUTERS

Le sauvetage à 9 milliards d’euros de Lufthansa a passé, vendredi 29 mai, une nouvelle étape cruciale avec un accord trouvé entre le gouvernement allemand et la Commission européenne sur les principales conditions de cette opération.

Lire aussi Le sauvetage de Lufthansa se heurte aux résistances de la Commission européenne

Le directoire « accepte les concessions » demandées par Bruxelles, dont « l’ampleur s’est réduite » par rapport à ce qui avait été évoqué dans un premier temps, et attend désormais le feu vert de l’instance de surveillance, note Lufthansa dans le communiqué. Mercredi, cette instance avait refusé d’approuver le projet de sauvetage, qui inclut le retour de l’Etat au capital du groupe, estimant que les demandes européennes « affaibliraient » la compagnie.

La Commission, qui souhaite que Lufthansa laisse plus de place à la concurrence sur ses deux principaux aéroports allemands, lui avait initialement demandé de céder jusqu’à 20 avions et d’autant plus de créneaux horaires de décollage et d’atterrissage (slots), droits très convoités et précieux pour les compagnies, selon une source proche des négociations.

Le compromis adopté prévoit finalement que la compagnie aérienne cède à des concurrents jusqu’à 24 slots, représentant 8 avions stationnés, a fait savoir le groupe dans un communiqué. Ces droits, répartis à parts égales sur les aéroports de Francfort et de Munich, seront réservés à « de nouveaux concurrents » pendant un an et demi avant que des compagnies déjà présentes dans ces deux villes puissent les racheter s’ils sont encore disponibles.

« Les slots ne devront être repris que par un concurrent européen qui n’a pas reçu lui-même d’aides publiques en raison de la pandémie due au coronavirus », ajoute le groupe allemand.

Poursuite des négociations

Une assemblée générale extraordinaire des actionnaires doit être convoquée « prochainement ». Ceux-ci doivent également approuver le sauvetage car il passe par une augmentation du capital. Le ministère de l’économie a évoqué dans un communiqué une « étape importante (…) ouvrant la voie à la consultation de l’assemblée générale », alors qu’« au-delà de ça, les négociations se poursuivent ».

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Pour sauver Lufthansa, l’Etat allemand va entrer au capital

Et le temps presse, les réserves de cash du groupe allemand, qui perd un million d’euros par heure et ne transporte en ce moment que 1 % du nombre habituel de passagers, ne suffisent plus que pour quelques semaines. Il ne s’attend pas, de surcroît, à un redémarrage rapide. Il a donc lancé une restructuration visant à réduire sa flotte de 100 avions, menaçant environ 10 000 emplois.

Les négociations se poursuivent également pour la filiale belge Brussels Airlines, qui a annoncé mi-mai un projet de suppression d’un quart de ses effectifs, et Austrian Airlines, qui a demandé 767 millions d’euros à l’Autriche. Berne va garantir 1,2 milliard d’euros de prêts aux filiales Swiss et Edelweiss.

Un plan contesté par Ryanair

Le sauvetage prévoit que l’Etat prenne 20 % du groupe pour 300 millions d’euros, en plus d’injecter 5,7 milliards d’euros de fonds sans droit de vote, dont un milliard peut être converti en actions. Ce serait la première fois que l’Etat allemand reviendrait au capital de la compagnie depuis sa privatisation complète en 1997. Berlin se réserve le droit d’augmenter sa participation à 25 % et une action, soit la minorité de blocage, mais uniquement « en cas d’offre publique d’achat par un tiers » ou de non-paiement des intérêts.

L’Allemagne garantit également un prêt de 3 milliards d’euros et obtient deux sièges au conseil de surveillance de Lufthansa, qui a l’interdiction de verser des dividendes et de payer des bonus à ses dirigeants.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Avions au sol, production suspendue et pertes d’emploi : le secteur aéronautique à l’arrêt presque total

Ryanair a annoncé vouloir contester le plan devant la justice européenne, le qualifiant « d’aide d’Etat illégale qui va énormément fausser la concurrence ».

Le Monde avec AFP

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: