BASF confronté à la dégradation « considérable » de la conjoncture… et de ses prévisions

0
160

[ad_1]

Victime de la guerre commerciale, le premier groupe chimiste au monde a enregistré une très forte baisse de ses résultats. Les grandes entreprises peinent de plus en plus à anticiper l’avenir, explique dans sa chronique Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 12h01 Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Le chimiste allemand prévoit pour 2019 un bénéfice inférieur de 30 % à celui de 2018.
Le chimiste allemand prévoit pour 2019 un bénéfice inférieur de 30 % à celui de 2018. DANIEL ROLAND / AFP

Pertes & profits. Si le moral d’un patron se mesure à sa confiance en l’avenir, celui de Martin Brudermüller doit être dans les chaussettes. Le patron de BASF, le premier groupe chimique mondial, a dû reconnaître ce mardi 8 juillet que son entreprise s’est lourdement trompée. Optimiste en ce début d’année 2019, elle reconnaît que ses résultats sont « considérablement plus faibles que ceux anticipés ». Au total, elle prévoit désormais pour 2019 un bénéfice inférieur de 30 % à celui de 2018. Il y a quelques mois elle pensait faire 10 % de mieux.

Pour une entreprise de cette taille, leader sur un marché mondial et généralement avare de ses mots, ce « considérablement » signifie deux choses. D’une part que la conjoncture est en train de se retourner sous l’effet de la guerre commerciale et d’autre part que les entreprises avancent désormais à tâtons, dans le brouillard de plus en plus épais de la conjoncture mondiale, incapable de la moindre prévision fiable.

Le chimiste a assisté au premier semestre au déclin de la production industrielle mondiale, de l’ordre de 6 % et deux fois plus en Chine où le seul secteur de l’automobile s’est effondré de 13 %. Le secteur agricole nord américain, autre grand client de BASF s’est lui aussi affaissé fortement. Comme les sidérurgistes, les chimistes, producteurs des matériaux de base de la société de consommation, de l’agriculture à l’électronique en passant par l’automobile, sont en première ligne quand la conjoncture se dégrade. La liste s’allonge des chimistes qui révisent à la baisse leur prévision de chiffre d’affaires et de profits.

Un espoir douché

Et cela ne devrait pas s’améliorer. Alors que le monde des affaires envisageait une détente dans les relations entre les Etats-Unis et la Chine, le sommet du G20 à Osaka a douché leurs espoirs. Pour le groupe allemand, il ne faudra pas s’attendre à une amélioration rapide au deuxième semestre de cette année.

Mais peut-on encore faire se fier à ses prévisions ? Il y a six mois celle-ci ne voyait que du ciel bleu, tant la croissance américaine semblait défier la gravité. Maintenant on ne voit plus que l’orage qui gronde. Un changement de ton qui ressemble à celui des constructeurs automobiles en 2008. En juin ils étaient encore euphoriques. Quelques mois plus tard, ils plongeaient dans l’une des plus graves crises de leur histoire. Pourtant tout était déjà sur la table. Le désastre immobilier avait démarré un an plus tôt. Mais l’optimisme est un euphorisant puissant. Aujourd’hui, c’est Donald Trump qui est le facteur d’incertitude. Pourtant il fait ce qu’il a dit : mettre à genoux la Chine. Mais les milieux d’affaires n’ont pas cru qu’il irait au bout de sa logique. Et demain, si le président américain relâche la détente sur la Chine, ce sera pour mieux s’attaquer à l’Europe, tant il a besoin d’un bouc émissaire pour assurer sa réélection.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: