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A travers sa fondation, l’ex-président américain veut aider les jeunes acteurs de la résistance au nationalisme. Et mener ainsi une bataille qu’il a perdue dans son propre pays, explique dans sa chronique Sylvie Kauffmann, l’éditorialiste au « Monde ».
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Chronique. Le matin du 29 septembre 2018, dans une salle de réunion de l’hôtel Intercontinental à Amsterdam (Pays-Bas), Barack Obama s’est assis autour d’une table avec deux collaborateurs et onze jeunes Européens. Ces derniers, invités à une séance de brainstorming par les responsables de la fondation que l’ex-président des Etats-Unis a créée après son départ de la Maison Blanche, étaient évidemment curieux d’entendre ce que ce leader à l’aura inoxydable – du moins de ce côté-ci de l’Atlantique – aurait à leur dire.
En fait, pendant les deux heures qu’a duré la réunion, c’est lui qui les a écoutés. Ces onze « leaders émergents » européens, comme on dit à la fondation Obama, avaient été choisis parce qu’ils étaient tous engagés – soit comme élus, soit comme conseillers auprès du gouvernement de leur pays, soit par leur rôle au sein de la société civile – dans une cause que Barack Obama juge dangereusement menacée et qui lui tient à cœur : le progressisme. Il leur a donc demandé de raconter leurs défis, leurs méthodes, leurs espoirs, leurs difficultés. Attentif, approuvant de la tête, relançant parfois par des questions.
Le temps a passé vite ; ils avaient beaucoup de choses à dire. « On a eu des débats très vifs entre nous », reconnaît l’un des participants, dont l’âge moyen tourne autour de 30 ans. Parmi eux, l’ombudsman polonais Adam Bodnar – un juriste qui tente valeureusement de tenir tête aux attaques contre l’Etat de droit –, l’Estonien Klen Jäärats – dynamique responsable de l’Union européenne (UE) au ministère des affaires étrangères à Tallinn –, la députée française (La République en marche) de Paris Delphine O, sa collègue italienne Anna Ascani, du Parti démocrate, la Suisse Flavia Kleiner – qui a monté Opération Libero, une remarquable machine pour contrer les campagnes xénophobes ou nationalistes lors des votations –, mais aussi Maryan Abdulkarim, blogueuse finlandaise d’origine somalienne, et Nero Ughwujabo, conseiller spécial de la première ministre britannique Theresa May…
Un conflit idéologique acharné
Pourquoi les avoir réunis ? Parce que Barack Obama s’est trouvé une nouvelle terre de mission : l’Europe. Sa fondation entend, bien sûr, être active chez lui et aussi en Asie et en Afrique, pour « inspirer, responsabiliser et connecter les gens afin de changer leur monde », selon sa mission officielle. Mais l’Europe, elle, est particulière. Elle est faite de démocraties, anciennes et moins anciennes, mais reconnues. La société civile y est développée – sans comparaison avec l’Afrique. L’Etat-providence est sa marque de fabrique.
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