Baisse de niveau aux examens: causes et solutions

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15 374 candidats ont participé aux examens du School Certificate (SC) en 2018.

15 374 candidats ont participé aux examens du School Certificate (SC) en 2018.

Le chiffre interpelle: 7 enfants sur 10 n’iront pas en Grade 12. En situation réelle, cela concerne plus de 13 000 élèves. Des acteurs du monde éducatif essaient de trouver des explications sur le déclin de notre système pédagogique.

Tableau comparatif

15 374 candidats ont participé aux examens du School Certificate (SC) en 2018. Des candidats ont pu accéder au Higher School Certificate (HSC) grâce aux quatre «credits», critère éligible pour être promu en Grade 12, l’an dernier. 50 % des candidats ne l’ayant pas obtenu ont dû repasser les examens dans le privé ou se tourner vers une autre filière. Selon les chiffres disponibles auprès du Mauritius Examinations Syndicate, 1 471 candidats avaient obtenu 4 credits. Les critères ont été revus cette année. Pour être éligible pour passer en Grade 12, il est obligatoire pour l’élève d’obtenir 5 «credits». Ils sont 1 341 à obtenir 5 «credits» pour le SC de 2019 et 5 518, au total, à accéder au Grade 12.

Sur les 18 689 élèves qui se sont présentés au School Certificate (SC) et GCE ‘O’ Level, seuls 5 518 ont obtenu les cinq «credits» minimum qui leur permettent, cette année, de passer en Grade 12. De manière simple, seuls 3 collégiens sur 10 ont satisfait les critères pour avancer dans leur scolarité. Des statistiques qui interpellent. Comment en est-on arrivé là ? Quid de la responsabilité des élèves et de leurs parents dans la baisse de niveau au SC? Nous avons interrogé quelques acteurs du secteur.

Selon Dharam Gokhool, ancien ministre de l’Éducation, le gouvernement actuel n’est jamais venu avec une stratégie globale pour améliorer le système éducatif. «Il nous faut un changement systémique, une approche multidimensionnelle et non pas procéder de manière fragmentaire. Il faut aller au fond du problème.» Il estime qu’il faut une réforme à la base même de la pyramide éducative, soit au pré-primaire. «Le gouvernement a négligé l’enseignement préscolaire. Nos décideurs actuels se sont concentrés sur le primaire, avec l’examen du Primary School Achievement Certificate (PSAC), qui est venu remplacer le Certificate of Primary Education.»

L’ancien ministre fait un autre constat. Il estime qu’il y a un relâchement parmi les élèves eux-mêmes au niveau de leurs études. «Avec l’élimination de la compétition en fin d’études primaires, certains enfants et parents ont pensé qu’ils auront accès au secondaire, peu importe s’ils réussissent ou pas. Ils ont estimé qu’il n’y a pas de grands efforts à faire pour y accéder. Le nombre d’élèves de l’Extended Programme augmente chaque année, car beaucoup savent que même s’ils n’arrivent pas à avoir le PSAC, ils iront quand même au collège. Le relâchement est évident.»

Un autre ancien ministre de l’Éducation, Armoogum Parsuramen, qui a mis fin à sa carrière politique en 1995, a une lecture différente de la situation. Selon lui, il faudrait réfléchir sur le système des examens. «En Angleterre, le système d’examens de SC et de HSC a beaucoup évolué.» De plus, il estime qu’il faut également responsabiliser les élèves, afin qu’ils puissent vraiment donner le meilleur d’eux-mêmes.

L’autre raison possible d’un nivellement vers le bas serait, selon l’ex-ministre, l’accès facile des enfants aux outils d’information et de communication technologiques, tels des smartphones. «Combien d’élèves font encore la lecture ? Pourtant, c’est la base même de l’apprentissage de l’écriture et de l’acquisition de la connaissance.» Armoogum Parsuramen est d’avis que l’éducation gratuite, le transport gratuit, les frais d’examens payés par l’État, les manuels offerts, entre autres, sont des facteurs qui sont pris pour acquis par beaucoup d’élèves. Ces derniers n’accorderaient pas toute leur importance à ces aides sociales. Même s’il est conscient que c’est une politique du gouvernement, l’ancien ministre s’interroge sur l’effort et l’implication personnelle des élèves dans leurs études.

Un observateur de l’éducation revient, lui, sur la formation dispensée aux enseignants. «La formation des maîtres laisse à désirer. Le niveau de culture générale baisse considérablement, que ce soit parmi les profs ou parmi les élèves. Il faut des enseignants de carrière pour former les jeunes éducateurs. Le diplôme ne veut plus rien dire si l’enseignant n’a aucune notion de pédagogie ou de gestion de sa classe.» Autre constat: les différents niveaux d’aptitude des élèves, dans les classes. «Il y en a qui sont brillants, alors que d’autres ne sont pas forcément faits pour les études académiques. Néanmoins, un pays a besoin d’avoir une élite intellectuelle…»

Après avoir identifié des failles du système, qui tendent à indiquer un déclin dans le niveau des études, nos interlocuteurs affirment qu’il faut rapidement trouver des solutions afin de stopper l’hémorragie. Dharam Gokhool explique qu’il nous faut revoir notre système pédagogique, qui est toujours axé vers l’académique. «Il faut beaucoup de théorie et de pratique dans notre système éducatif. C’est ce qu’on appelle learning by doing. L’apprentissage doit être interactif.»

Smartphones

En ce qu’il s’agit des smartphones, il explique que la France et le Japon exercent un contrôle strict sur l’utilisation du téléphone portable par les élèves, en classe. «Il ne faut pas les copier mais plutôt s’inspirer des bonnes pratiques. Je suis contre l’introduction des tablettes en Grades 1 à 3, au primaire. Les enfants sont exposés à cela à un jeune âge et ça peut influer négativement sur leur éducation.» Selon lui, l’enseignant peut utiliser la technologie comme un support.

D’autre part, Armoogum Parsuramen explique qu’il faut analyser chaque aspect du système et y identifier des failles pour finalement prendre des actions concrètes. Il propose, par exemple, de revoir la formation des profs, d’instaurer plus de discipline parmi les élèves, de responsabiliser les parents. Pour notre observateur de l’éducation, le gouvernement devrait mettre en place un grand comité national, qui sera présidé par le Premier ministre, pour identifier les causes du déclin éducatif et agir pour éviter l’hémorragie dans ce secteur.


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