Avec la pandémie, la BBC retrouve son rôle central au Royaume-Uni

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Au siège londonien de la BBC, le 7 mai.
Au siège londonien de la BBC, le 7 mai. AINE FOX / AP

Quand Boris Johnson a présenté, dimanche 10 mai, l’esquisse de son plan de déconfinement, 27 millions de Britanniques l’ont regardé à la télévision. Parmi ceux-là, alors que le discours du premier ministre était retransmis sur presque toutes les chaînes, 20 millions l’ont fait sur la BBC.

Depuis le début de la pandémie, le groupe audiovisuel public a retrouvé son rôle central au Royaume-Uni. En pleine crise, c’est vers la « Beeb » que les Britanniques se sont instinctivement tournés en masse pour s’informer, mais aussi pour trouver des recettes de cuisine, fournir aux enfants des contenus éducatifs ou suivre des leçons de sport.

Même Peter Bazalgette, président d’ITV, la première chaîne privée, applaudit. « Les télévisions, ITV, mais surtout la BBC, ont fait un bon travail pendant la pandémie, et le grand public y a trouvé ce qu’il ne trouve pas sur Internet. » Les audiences ont fait un bond. Le temps passé devant les différentes chaînes de télévision de la Corporation a progressé de 44 % par rapport à la même période en 2019. Pour les 16-34 ans, qui s’éloignaient de la BBC avant la crise, il a augmenté de 67 %. Quant au journal de 18 heures, le plus regardé, il a retrouvé son rôle de grand-messe d’autrefois, avec plus de 7 millions de téléspectateurs quotidiens. Chaque jour, 26 millions de Britanniques regardent, écoutent ou lisent les informations du groupe public, contre 16 millions en temps normal.

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Farouchement indépendante

L’année avait pourtant fort mal démarré pour la BBC. Furieux de ce qu’il percevait comme un biais anti-Brexit et anticonservateur, Boris Johnson menaçait ouvertement de supprimer la redevance et avait commencé à sérieusement écorner son budget. Dans le même temps, son gouvernement boycottait « Today », l’émission matinale phare à la radio.

Dès que le confinement s’est profilé, il a complètement changé d’attitude. Les ministres défilent désormais à « Today ». Si, en temps normal, une stratégie de contournement par les réseaux sociaux et les chaînes concurrentes paraissait envisageable, elle s’est avérée impossible dans l’urgence du moment. En face, les intervieweurs vedettes, habituellement féroces, ont baissé d’un ton. « Nous avions le sentiment de faire partie de l’effort de la nation », explique Sarah Sands, la rédactrice en chef de « Today ». Au début, dit-elle en souriant, « même les présentateurs météo étaient inquiets : s’il faisait beau, est-ce qu’il fallait le dire au risque d’encourager les gens à aller dehors ? »

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