Avec « Coronation », Ai Weiwei offre une plongée passionnante dans Wuhan

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La gare de Wuhan, en Chine, pendant le confinement, filmée dans le documentaire « Coronation » (2020).

Bien que réfugié en Europe depuis 2015, l’artiste Ai Weiwei n’oublie pas la Chine. Coronation, le documentaire qu’il vient de réaliser sur le confinement de Wuhan, visible sur Internet, le prouve. Tourné, selon le générique, par une douzaine de personnes vivant dans la métropole chinoise, ce documentaire de près de deux heures offre des images inédites et la plupart du temps saisissantes. Sans en révéler la teneur, la scène finale, au funérarium, constitue à elle seule un véritable morceau d’anthologie.

Lire le portrait (en 2016) : L’art du combat d’Ai Weiwei

Avant d’en arriver là, Ai Weiwei a opté pour une présentation classiquement chronologique des soixante-seize jours de confinement (23 janvier-8 avril) de cette métropole de 11 millions d’habitants, soudainement paralysée à la veille du nouvel an lunaire. La première image est un survol de l’immense gare de la capitale du Hubei, la nuit, avec des dizaines de trains rapides immobilisés. Tant la musique électronique que les abondantes chutes de neige plongent, dès le début, le spectateur dans une ambiance de fin du monde. Assez vite, celle-ci fait place à une deuxième séquence tout aussi irréelle.

Lire l’entretien avec Ai Weiwei (en 2017) : « Je n’ai jamais voulu être cinéaste »

A la ville déserte succèdent des hôpitaux futuristes. Un nouveau monde. La modernité des équipements y est impressionnante, tout comme les précautions sanitaires extrêmes que prennent les médecins, vêtus non pas d’une mais de deux combinaisons intégrales. Marchant comme des astronautes à travers de longs couloirs aseptisés, ceux-ci se dépensent sans compter. On en voit même s’endormir d’épuisement sur une chaise alors qu’ils sont au chevet d’un malade cerné d’écrans et de tuyaux. Leur professionnalisme et leur dévouement forcent l’admiration.

Scènes de propagande

On se dit alors qu’un film de propagande aurait pu montrer de telles scènes. Et c’est évidemment à ce moment que le documentaire bascule, montrant justement deux scènes de propagande. La première est le briefing des chauffeurs de bus chargés du transport des personnels médicaux venus de tout le pays aider Wuhan. « Ce sont des étudiants, des enfants. Ne leur parlez pas du virus, ne dites rien de négatif, dites-leur que vous êtes reconnaissants », explique une responsable. Plus tard, à la fin du confinement, on assiste à l’adhésion collective de jeunes au Parti communiste et au serment qu’ils prêtent pour l’occasion, le bras droit levé, coude à hauteur de l’épaule et poing fermé : « Je jure que c’est ma volonté de rejoindre, de défendre le programme du Parti, de respecter la discipline du Parti, de protéger les secrets du Parti, d’être loyal au Parti, de travailler avec diligence, de me battre pour le communisme tout aussi longtemps que je vivrai. » Entre-temps, l’interview d’une grand-mère, membre du Parti, à la fois dure et futée, rappelle que ce dernier repose aussi sur des millions d’adhérents convaincus de ses bienfaits.

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