Aux Philippines, un typhon ravive le traumatisme de 2013

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Des habitants de Guiuan (Samar oriental) construisent un abri  de fortune après le passage du typhon Phanfone, le 26 décembre. ALREN BERONIO/AFP
Des habitants de Guiuan (Samar oriental) construisent un abri  de fortune après le passage du typhon Phanfone, le 26 décembre. ALREN BERONIO/AFP ALREN BERONIO / AFP

Des vents soufflant à près de 200 km/h, au moins 28 morts et plus d’une dizaine de disparus, des centaines de blessés et des milliers de personnes fuyant leur maison : le typhon Phanfone, qui a balayé les Philippines mercredi 25 décembre, s’annonce comme l’un des plus dévastateurs ayant frappé l’archipel cette année. Beaucoup moins féroce que le super-typhon Haiyan – qui, en 2013, avait tué plus de 7 000 personnes et en a déplacé plus de 5 millions –, il n’en a pas moins suivi une trajectoire similaire. Il est ainsi passé par la ville de Tacloban qui avait été presque complètement détruite voilà un peu plus de six ans.

La veille de Noël, il s’est abattu sur la province orientale de Samar, avant de traverser le centre de l’archipel sans rien perdre de sa puissance, frappant sept villes et provinces insulaires, en particulier les îles de Boracay et de Coron, ainsi que plusieurs zones touristiques. Jeudi, il poursuivait sa route vers la mer de Chine méridionale, s’affaiblissant enfin, avec des vents soutenus de seulement 120 km/h, soufflant en rafales jusqu’à 150 km/h. Selon les autorités philippines, Phanfone devrait quitter le pays samedi.

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Une grande part des 28 victimes recensées vendredi matin sont originaires du centre de l’archipel, où le cyclone a fait ses plus gros dégâts – toits arrachés, pylônes électriques abattus, routes coupées, glissements de terrains et villages inondés. « Il est probable que le bilan s’aggravera encore », a déclaré vendredi le porte-parole de l’agence nationale de gestion des catastrophes Mark Timbal, précisant notamment qu’au moins 12 personnes étaient portées disparues. Dans les zones les plus sinistrées, les réseaux de communication (Internet, réseaux téléphoniques) étaient toujours coupés vendredi.

Trajectoire des typhons Phanfone (2019) et Haiyan (2013) aux Philippines
Trajectoire des typhons Phanfone (2019) et Haiyan (2013) aux Philippines Infographie Le Monde

Selon des témoignages recueillis par l’Agence France-Presse (AFP), la ville de Batad (22 000 habitants), dont les rizières en terrasses sont célèbres dans le monde entier, était complètement désertée le jour de Noël. « On ne voit ni n’entend rien, il y a eu un black-out total, a déclaré Cindy Ferrer, du Bureau régional de la protection civile, jointe par l’agence Associated Press (AP). La ville est comme une ville-fantôme. » De fait, le pire a sans doute pu être évité grâce aux alertes lancées à la population : plus de 16 000 personnes ont pu se réfugier, dans la nuit de mardi à mercredi, dans des écoles, des gymnases ou des bâtiments publics construits en dur et transformés en abris d’urgence.

Vols annulés

L’interruption des transports de marchandises par cargo et l’arrêt des liaisons par ferry – important moyen de communication dans l’archipel – a en outre bloqué plus de 25 000 personnes dans les ports du centre du pays. Plusieurs aéroports ont également été fermés et des dizaines de vols internationaux et intérieurs à destination et en provenance de la région ont été annulés, y compris vers des stations balnéaires et de surf populaires. Outre les activités touristiques, une part de la population philippine – à dominante catholique – s’est retrouvée bloquée dans les ports, les gares routières et les aéroports, ne pouvant se déplacer pour la fête de la Nativité.

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En moyenne, une vingtaine de typhons ou de tempêtes tropicales balayent chaque année les Philippines, faisant des centaines de morts – la dernière en date, début décembre, a traversé le nord du pays, laissant 13 morts sur son passage.

L’archipel est également situé dans le « cercle de feu » du Pacifique, où se produisent souvent des tremblements de terre et des éruptions volcaniques, ce qui fait des 100 millions d’habitants du pays l’une des populations les plus exposées aux catastrophes naturelles. Celles qui sont liées à la météorologie risqueraient de devenir plus dévastatrices à l’avenir : avec le réchauffement climatique, la fréquence des typhons de plus forte puissance pourrait s’accroître dans les prochaines décennies.

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