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La chaîne de télévision américaine CNN avait, à l’époque, comparé l’intensité émotionnelle de l’événement à celle des funérailles de John Fitzgerald Kennedy : des dizaines de milliers de Néerlandais en larmes, massés sur le passage d’un long convoi de corbillards. Le 23 juillet 2014, ils ramenaient les premières victimes du crash du vol MH17 de Malaysia Airlines qui devait relier Amsterdam à Kuala Lumpur.
Le Boeing 777 volait à 10 000 mètres d’altitude, six jours plus tôt, lorsqu’il fut déchiqueté par un missile de fabrication russe tiré depuis le sol, dans l’est de l’Ukraine. Huit mille débris, au total, allaient être rassemblés par les enquêteurs. Bilan de la catastrophe : 298 victimes, dont 196 Néerlandais. Ce jour-là, « les Pays-Bas ont été définitivement plongés dans le chaos et le désordre de la scène mondiale », analyse André Gerrits, professeur de relations internationales à l’Université de Leyde. « Ce pays, qui avait un grand sentiment de sécurité, découvrait qu’il était vulnérable », acquiesce l’essayiste Paul Scheffer, professeur d’études européennes à Tilburg.
A partir de lundi 9 mars, la justice néerlandaise va juger, au tribunal hautement sécurisé de Schiphol, trois Russes et un Ukrainien, tous liés au camp des séparatistes prorusses. Les Etats parties à l’enquête ont délégué aux Pays-Bas le droit d’organiser le procès, la Russie ayant de son côté réfusé un tribunal pénal international. Le banc des accusés devrait toutefois rester vide tout au long de ce procès appelé à durer au moins un an : Moscou n’extradera pas Igor Guirkine, Serguei Doubinski et Oleg Poulatov. L’Ukrainien Leonid Khartchenko, autre gradé des forces séparatistes de l’est de son pays, sera aussi absent.
Jugement par contumace
Guirkine, 49 ans, « ancien » membre du FSB, le renseignement intérieur russe – qu’il affirme avoir quitté –, était l’un des principaux commandants des forces séparatistes et s’était autoproclamé « ministre de la défense ». Doubinski, 57 ans, un vétéran de guerre, aurait été le responsable du renseignement des séparatistes de Donetsk. Son adjoint, Poulatov, 53 ans – le seul à s’être assuré les services d’un avocat néerlandais –, est un ancien membre du renseignement militaire (GRU). Khartchenko, 47 ans, était actif dans une unité séparatiste chargée du renseignement.
Les quatre hommes, qui seront jugés par contumace pour meurtres et encourent des peines de 30 années de réclusion au moins, sont soupçonnés d’avoir supervisé l’acheminement d’ un système de missiles BUK russe. D’autres, plus que vraisemblablement des militaires expérimentés, ont procédé à la mise à feu : l’équipe d’enquête internationale (JIT) tente toujours de les identifier, avec l’espoir de les faire juger un jour. En même temps, peut-être, que ceux qui ont vraiment planifié cette opération de grande ampleur, qui n’a pas pu être improvisée.
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