Aux Pays-Bas, des excuses « historiques » à la communauté juive victime de la Shoah

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Le premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte (à gauche) dépose une couronne de fleurs sur le monument d’Auschwitz, à Amsterdam, le 26 janvier.
Le premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte (à gauche) dépose une couronne de fleurs sur le monument d’Auschwitz, à Amsterdam, le 26 janvier. – / AFP

C’est un page sombre de l’histoire de son pays que, peut-être, il voulait enfin tourner : le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a présenté, dimanche 26 janvier, des excuses inattendues, au nom de son gouvernement, pour la persécution des juifs des Pays-Bas pendant la seconde guerre mondiale. « Maintenant que les derniers survivants sont encore parmi nous, je présente aujourd’hui mes excuses (…) pour l’action des autorités à l’époque », a-t-il déclaré devant des représentants de la communauté juive et des survivants de la Shoah, au cours d’une séance d’hommage, à Amsterdam, à la veille du 75e anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.

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Le propos est marquant, venu d’un responsable qui, en 2009, alors qu’il était président du Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD), proposait — sans succès — de dépénaliser le négationnisme. En 2012, poussé dans le dos par le leader populiste Geert Wilders, très proche d’Israël, qu’il décrit comme un rempart face à l’émergence de l’islamisme radical, M. Rutte avait maladroitement estimé que l’on « manquait d’informations » et que le soutien de la population n’était pas suffisant pour présenter des excuses officielles. Le premier ministre se retranchait aussi derrière le fait qu’en 2000, l’un de ses prédécesseurs, le travailliste Wim Kok, avait déjà déploré officiellement « l’accueil sans cœur » réservé aux rescapés des camps lorsqu’ils revinrent aux Pays-Bas. Avant cela, la reine Beatrix avait, lors d’un discours devant la Knesset, indiqué, en 1995, que ses concitoyens n’avaient pas suffisamment aidé les juifs.

« Dans l’ensemble, c’était trop peu »

Dimanche, M. Rutte a expliqué agir en étant, cette fois, « conscient qu’il est impossible de mettre des mots sur quelque chose d’aussi grand et horrible que l’Holocauste. Nos institutions gouvernementales n’ont pas agi en tant que gardiens de la justice et de la sécurité », a-t-il déclaré, déplorant que « trop de fonctionnaires néerlandais avaient exécuté les ordres de l’occupant ». Le chef du gouvernement poursuivait : « Les conséquences amères de l’élaboration de registres [de juifs] et des expulsions n’ont pas été suffisamment reconnues, ni reconnues à temps. Dans l’ensemble, c’était trop peu. Trop peu de protection. Trop peu d’aide. Trop peu de reconnaissance. »

Quelque 140 000 juifs vivaient aux Pays-Bas au début du conflit avec l’Allemagne nazie. Cinq ans plus tard, 38 000 seulement étaient encore en vie. Un chiffre impressionnant à mettre en rapport avec ce qui se déroula au Danemark voisin, où la quasi-totalité des juifs furent protégés et survécurent.

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