Aux Etats-Unis, le retour du débat sur les réparations de l’esclavage

0
165

[ad_1]

Quatre siècles après l’arrivée des premiers esclaves en Virginie, en 1619, plusieurs candidats démocrates s’interrogent sur la manière de réparer l’injustice faite aux Afro-Américains.

Par Stéphanie Le Bars Publié le 10 mai 2019 à 00h05

Temps de Lecture 9 min.

Article réservé aux abonnés

Le parc Martin Luther King, à Indianapolis.
Le parc Martin Luther King, à Indianapolis. MICHAEL CONROY / AP

Le débat, plus que centenaire, a refait surface dans la campagne qui s’amorce pour l’élection présidentielle de 2020 aux Etats-Unis – et cela ne doit rien au hasard. Quatre siècles après l’arrivée des premiers esclaves sur les rives hostiles de Jamestown (Virginie), en 1619, plusieurs candidats démocrates s’interrogent sur la manière de réparer l’injustice faite aux Afro-Américains au cours de l’histoire.

Une rupture radicale pour ce parti qui a, jusqu’à présent, évité toute discussion sur ce sujet – à l’exception notable du pasteur Jesse Jackson, candidat malheureux aux scrutins de 1984 et de 1988. Même le premier président noir, Barack Obama, a obstinément occulté ce dossier au cours de ses deux mandats (2008-2016). Preuve pour ses détracteurs que l’esclavage ne faisait pas partie de l’univers mental de cet homme politique fils d’un Kényan et d’une Américaine blanche.

Son passage à la Maison Blanche, suivi de l’élection de Donald Trump, n’est pourtant pas étranger au regain d’intérêt pour les questions raciales, parmi lesquelles prend place celle des réparations envers les descendants d’esclaves.

« Les attentes liées à la présidence Obama ont été déçues : on assiste à un contrecoup », explique l’historienne Ana Lucia Araujo dans son bureau de l’université Howard, à Washington, un campus qui accueille des étudiants majoritairement noirs.

Corriger les discriminations persistantes

« Dans l’histoire, les revendications pour une reconnaissance des méfaits de l’esclavage sont liées à des périodes au cours desquelles les droits des Afro-Américains se dégradent ou ne progressent pas », ajoute la chercheuse, membre du comité international du projet « La Route de l’esclave », de l’Unesco, et auteure de Reparations for Slavery and the Slave Trade (Bloomsbury, 2017).

Lire aussi L’indemnisation des descendants d’esclaves, sujet de débat politique aux Etats-Unis

Les positions de Donald Trump, cédant volontiers aux discours des suprémacistes blancs, ont renforcé la conviction, chez certains militants et responsables politiques, que le pays n’en avait pas fini avec son passé ségrégationniste et que les discours seuls ne suffiront pas à surmonter les divisions raciales et les inégalités sociales léguées par l’histoire.

D’où des mesures, évoquées par plusieurs candidats à la présidentielle, destinées à corriger les discriminations persistantes en matière de logement, de santé, d’éducation, d’emploi, de justice. « Un tel niveau de discussion sur la question des réparations est en tout cas inédit », constate pour sa part William A. Darity, spécialiste de l’histoire afro-américaine et de la question des réparations à l’université Duke (Caroline du Nord).

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: