« Aux Etats-Unis, ce qui n’a pas changé, ce sont les tentatives des gouvernements d’en finir avec nous en tant que peuple indien »

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Série « Indiens d’Amérique ». Emprisonné depuis 1977 pour deux meurtres dont il se dit innocent, le militant indien de 74 ans revient, dans un entretien exclusif au « Monde », sur ses liens avec la France, ses demandes de grâce présidentielle restées lettre morte, et sur le devenir des Amérindiens.

Par Propos recueillis (par écrit) par Corine Lesnes Publié aujourd’hui à 20h00

Temps de Lecture 9 min.

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Leonard Peltier (ici, en 1986) a été condamné en 1977 à une double peine d’emprisonnement à perpétuité pour le meurtre de deux agents du FBI en 1975.
Leonard Peltier (ici, en 1986) a été condamné en 1977 à une double peine d’emprisonnement à perpétuité pour le meurtre de deux agents du FBI en 1975. CLIFF SCHIAPPA / ASSOCIATED PRESS

Leonard Peltier, 74 ans, a été condamné le 18 avril 1977 à deux peines d’emprisonnement à perpétuité pour l’assassinat de deux agents du FBI, le 26 juin 1975, lors d’une fusillade sur la réserve de Pine Ridge (Dakota du Sud). Rien ne permettait d’identifier les deux agents, qui étaient en civil et conduisaient des véhicules banalisés. Militant de l’American Indian Movement (AIM), Leonard Peltier n’a jamais nié qu’il avait participé à la fusillade mais il a toujours démenti avoir exécuté les deux policiers et l’accusation n’a jamais pu prouver sa culpabilité. Sur une quarantaine de militants présents ce jour-là, seuls quatre ont été arrêtés. Deux ont été jugés en état de légitime défense et acquittés. Leonard Peltier, qui s’était enfui au Canada, a été extradé sur la foi du témoignage d’une femme prétendant être sa compagne mais qu’il n’avait jamais rencontrée. Il est le seul à avoir été condamné. Il a aussi écopé de trois ans supplémentaires pour s’être évadé en 1979 de la prison de Lompoc en Californie.

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Malgré de nombreux appels à la clémence de la part de personnalités internationales, dont le pape François, Barack Obama a quitté la Maison Blanche sans gracier Leonard Peltier, qui souffre de problèmes de santé. De la prison fédérale de Coleman, en Floride, il a répondu par écrit à nos questions. Celles-ci lui ont été transmises par l’une des responsables de son comité de soutien Paulette Dauteuil, qui s’efforce de lui rendre visite chaque semaine. Après quarante-trois ans en détention, Leonard Peltier souhaiterait être transféré dans un établissement plus proche de sa famille. Sa dernière demande a été rejetée en mars. Le prochain examen de son dossier de libération conditionnelle n’est pas prévu avant juillet 2024. Il aura 79 ans.

Votre nom est de consonance française. Avez-vous des liens avec la France ?

Leonard Peltier : Ma mère est d’ascendance dakota et mon père est Turtle Mountain chippewa et français. Mon père Léo Peltier et mon oncle Ernest Peltier ont été parmi les nombreux Amérindiens qui ont combattu au côté de la France pendant la deuxième guerre mondiale. Ernest était un jeune homme de 22 ans et mon père en avait 20. Mon père Léo a survécu après avoir été blessé aux jambes par les balles nazies, malheureusement mon oncle Ernest a été tué.

« Pendant la seconde guerre mondiale, les Amérindiens ont été souvent mis en première ligne et ils ont été les premiers à être tués. Beaucoup avaient des origines françaises, comme mon père »

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