Au Yémen, la bataille de Marib aggrave la crise humanitaire

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Un combattant loyal aux forces du gouvernement soutenu par Riyad, dans la province de Marib, le 6 avril.

Pour les belligérants de la guerre au Yémen, c’est la mère des batailles. Pour les populations civiles, un cauchemar sans fin. Depuis le mois de février, les rebelles houthistes, la milice pro-iranienne originaire du nord du pays, tentent d’expulser de la province de Marib et de son chef-lieu les forces fidèles au président Abd Rabbo Mansour Hadi, lui-même délogé de la capitale, Sanaa, en février 2015 – ce qui avait précipité l’intervention de l’Arabie saoudite.

Cette bataille d’usure aurait déjà coûté la vie à des centaines de combattants de part et d’autre dans cette région cruciale pour l’approvisionnement énergétique du pays. Selon le bilan annoncé, samedi 10 avril, par des responsables militaires loyalistes, les combats ont fait au moins 53 morts des deux côtés en vingt-quatre heures. Marib produit près de 10 % du gazole et, surtout, 90 % du gaz de pétrole liquéfié consommé dans le pays. Lequel est utilisé pour la cuisine et le chauffage dans presque tous les ménages yéménites, alors que de graves pénuries de carburant sévissent déjà dans de nombreuses régions du Yémen.

Ces combats pourraient déterminer les contours de tout règlement politique de la guerre civile. Si Marib tombe, les rebelles pourront se prévaloir d’une victoire stratégique et faire valoir cet avantage dans des négociations. Et elle leur permettrait de resserrer leur contrôle sur la moitié nord du pays. Si la ville résiste, le camp pro-Hadi sauverait une de ses seules places fortes, alors que son autorité est contestée ailleurs, notamment par les sécessionnistes du sud du pays.

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« Marib est le dernier bastion gouvernemental pro-Hadi dans ce qui fut le Yémen du Nord avant l’unification du pays, en 1990. Symboliquement, sa perte constituerait un revers majeur pour le gouvernement reconnu par la communauté internationale et soutenu par la coalition saoudienne. C’est pour cela que Marib est important. Pour les houthistes, comme pour les forces du camp gouvernemental, pour qui cette attaque est un danger existentiel », décrit Peter Salisbury, analyste et spécialiste du Yémen pour l’ONG International Crisis Group (ICG). « Il y a probablement plusieurs facteurs en jeu, ajoute-t-il, mais le principal est la conviction des houthistes qu’ils peuvent prendre cette ville et mettre fin à la guerre dans le Nord, améliorer la viabilité économique des régions qu’ils contrôlent et leur position de négociation avec l’Arabie saoudite ».

Position plus équilibrée de Washington

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