Au Venezuela, « d’importantes fractures au sein des forces armées » menacent Nicolas Maduro

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Plus encore qu’à une intervention américaine, le président vénézuélien est exposé à un possible « réveil » des militaires, très divisés alors que la faim rôde dans les casernes, souligne dans une tribune au « Monde » Frédérique Langue, directrice de recherche au CNRS et spécialiste de ce pays.

Publié aujourd’hui à 15h19 Temps de Lecture 3 min.

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« A un haut commandement fidèle à Maduro, fort de quelque 2 000 généraux dont il a promu plus de la moitié, et une centaine d’amiraux, s’opposent les officiers et la troupe, qui souffrent des pénuries comme le reste de la population ». Photo : manifestation à Caracas (Venezuela) le 2 février 2019.
« A un haut commandement fidèle à Maduro, fort de quelque 2 000 généraux dont il a promu plus de la moitié, et une centaine d’amiraux, s’opposent les officiers et la troupe, qui souffrent des pénuries comme le reste de la population ». Photo : manifestation à Caracas (Venezuela) le 2 février 2019. DPA / Photononstop

Tribune. Il est fréquent d’évoquer depuis l’Europe la tentation militariste de pays lointains et exotiques. La complexité de la situation actuelle au Venezuela s’y prête sans nul doute, même si l’attentisme prévalant au sein des forces armées de ce pays déconcerte au premier chef les tenants de cette interprétation. La stratégie du goteo (littéralement, le goutte-à-goutte), en d’autres termes, les annonces d’officiers reconnaissant le président par intérim Juan Guaido, déjà utilisées dans le passé par des militaires dissidents du chavisme, contribuent à en relativiser la portée.

Elles laissent cependant présager d’importantes fractures au sein des forces armées. Ce n’est pas un hasard si le président Nicolas Maduro vient de faire appel à 30 000 miliciens (la milice a été créée en 2006) afin de renforcer la Garde nationale bolivarienne minée par les désertions. Purgée par Chavez à plusieurs reprises, y compris au préjudice de compagnons de route comme le général Baduel et d’autres officiers rétifs à l’influence cubaine, la Force armée nationale bolivarienne (FANB) est traversée par des clivages.

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A un haut commandement fidèle à Maduro, fort de quelque 2 000 généraux dont il a promu plus de la moitié, soit deux fois plus qu’aux Etats-Unis, et une centaine d’amiraux, s’opposent les officiers et la troupe, qui souffrent des pénuries comme le reste de la population. Pas moins de sept rébellions ont été étouffées dans les casernes en 2018. La dernière, en janvier 2019, a impliqué 27 sous-officiers dans un quartier populaire : ces « auteurs du coup d’Etat » ont été capturés par les Forces d’actions spéciales (FAES), coutumières d’actions de répression dans les quartiers populaires, pour les livrer à la Direction de contre-intelligence militaire.

Le cercle des fidèles de Maduro

En outre, des défections sont régulièrement annoncées, de l’attaché militaire à Washington à d’autres hauts gradés de l’aviation, arme traditionnellement très active lorsqu’il s’agit de contester le pouvoir en place. L’acceptation d’une aide humanitaire vitale a par conséquent valeur de test alors que la faim rôde dans les casernes. Moins d’une dizaine de militaires et quelques civils (la « cúpula ») forment désormais le cercle des fidèles de Maduro.

Parmi eux, figurent le numéro deux du régime, Diosdado Cabello, ancien militaire président de l’Assemblée nationale constituante maduriste, ainsi que le ministre de la défense Vladimir Padrino López, homme de confiance et « super ministre », qui contrôle aussi l’intérieur et la justice, et l’amiral en chef Remigio Ceballos qui dirige le Commandement stratégique opérationnel en collaboration étroite avec les services de sécurité cubains (G2).

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