Au Sri Lanka, une radicalisation de l’islam passée inaperçue

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Le pays, qui semblait trop occupé à panser les plaies de la division ethnique entre Tamouls et Cinghalais, assistait depuis quelques années à la montée de l’extrémisme bouddhiste, la religion majoritaire.

Par Julien Bouissou Publié aujourd’hui à 06h54, mis à jour à 06h56

Temps de Lecture 9 min.

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Des policiers montent la garde devant une mosquée avant la grande prière du vendredi à Colombo, le 26 avril.
Des policiers montent la garde devant une mosquée avant la grande prière du vendredi à Colombo, le 26 avril. MANISH SWARUP / AP

Reyyaz Salley, chemise à carreaux et courte barbe blanche, arrive essoufflé à la mosquée Dewatagaha de Colombo, ce mardi 24 avril, avec de grandes affiches enroulées sous le bras. « Le terrorisme et l’extrémisme n’ont pas leur place dans l’islam », « le soufisme est contre le terrorisme », « nous sommes avec nos frères chrétiens en deuil ». Les slogans imprimés en lettres géantes sont là pour témoigner de la solidarité des musulmans (environ 10 % de la population sri-lankaise) avec le reste du pays.

Des militaires qui montent la garde devant la mosquée posent leurs mitraillettes pour aider à leur accrochage. Depuis les attentats du dimanche de Pâques qui ont fait 253 morts et la proclamation, le lendemain, de l’état d’urgence, l’armée protège les édifices religieux, autant qu’elle les contrôle. Les imams demandent aux soldats postés à l’extérieur s’ils ont l’autorisation de parler à la presse.

Lire aussi Le bilan des attentats au Sri Lanka baisse de 359 à 253 morts, certaines victimes ayant été comptées plusieurs fois

Serment d’allégeance à l’EI

Reyyaz Salley, le président de la mosquée Dewatagaha qui abrite un sanctuaire soufi, est à la fois anxieux et en colère : « personne ne nous a écoutés alors que nous avions averti les autorités des menaces nous visant. »

Les groupes islamistes radicaux reprochent aux soufis de révérer les saints, les accusant d’hérésie, et ont attaqué certains de leurs sanctuaires. A tel point que ces derniers avaient pris la plume, en 2015, pour dénoncer dans les journaux du pays l’« intolérance religieuse » qui se répandait comme un « cancer dans la communauté musulmane de l’île ».

Reyyaz Salley connaissait bien, autant qu’il le redoutait, le groupe djihadiste du National Thowheeth Jama’ath (NTJ), accusé par Colombo d’avoir participé aux attentats du dimanche de Pâques. Il était devenu la cible des diatribes de son chef Zahran Hashim. Ce dernier s’est donné le mort dans l’attaque suicide de l’hôtel de luxe du Shangri-La.

Sur une vidéo publiée par l’organisation Etat islamique (EI), qui a revendiqué ces attentats, Il était apparu à visage découvert en train de guider sept autres kamikazes dans un serment d’allégeance au chef de l’EI, Abou Bakr Al-Baghdadi.

Les forces de sécurité sri-lankaises ont saisi, vendredi, 150 bâtons de dynamite et un drapeau de l’EI dans une maison de Sammanthurai, à l’est du pays, là où aurait été tournée la vidéo de revendication. Quelques heures plus tard, dans la soirée, au moins quinze personnes, dont six enfants, sont mortes dans une localité voisine lors d’un assaut des forces de sécurité contre des djihadistes présumés.

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