Au Soudan, pas de répit pour le gouvernement de transition

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Le nouveau premier ministre a six mois pour s’imposer face aux généraux, restructurer l’économie et faire la paix avec les groupes armés.

Par Publié aujourd’hui à 10h32

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Le premier ministre de transition, Abdallah Hamdok, le 21 août 2019 à Khartoum.
Le premier ministre de transition, Abdallah Hamdok, le 21 août 2019 à Khartoum. EBRAHIM HAMID / AFP

Il n’y aura pas d’état de grâce pour le nouveau pouvoir civil soudanais, dont la mission est d’assurer la stabilisation du Soudan après la fin de la dictature du général Omar Al-Bachir. Les urgences ne le permettent pas. Abdallah Hamdok, le premier ministre dont le rôle sera crucial lors de la transition de trente-neuf mois qui a débuté le 21 août, n’a pas encore nommé son gouvernement (dont la première réunion doit se tenir le 31 août), ni eu le loisir de savourer le fait d’être le premier premier ministre civil depuis trente ans – la fonction avait été abolie après le coup d’Etat des islamistes alliés aux militaires en 1989. Il doit immédiatement s’engager sur plusieurs fronts prévisibles, et faire face à quelques imprévus de mauvais augure.

D’abord, il lui faut trouver de l’argent pour tirer le Soudan d’une crise économique dont la gravité a été un facteur clé dans la chute d’Omar Al-Bachir, en avril. Pour cela, l’économiste respecté répète depuis plusieurs jours qu’il lui faut, avant tout, trouver 10 milliards de dollars, dont 2 milliards dans un délai de trois mois afin de mettre fin au risque de pénuries. Cet objectif, en l’état actuel, ne semble pas hors de portée. Il est vraisemblable qu’une normalisation accélérée, incluant l’hypothèse de levées des sanctions américaines, devrait permettre l’élaboration d’un plan de sauvetage international des finances soudanaises.

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Structure déséquilibrée

Ensuite, Abdallah Hamdok devra se concentrer sur trois priorités : établir clairement son autorité face au Conseil souverain, l’organe mixte civils-militaires qui fait figure d’exécutif mais risque d’être phagocyté par les généraux ; puis s’attaquer à la structure même de l’économie, en grande partie contrôlée par des proches ou des piliers de l’ancien régime, incluant des responsables des services de sécurité. A cet égard, il va falloir arracher des secteurs entiers à l’orbite des militaires, tout en réduisant la part du budget national consacrée aux divers services de sécurité (estimée à 70 % par des experts indépendants). Enfin, Abdallah Hamdok devra faire la paix avec les groupes armés dans un délai de six mois. C’est peut-être le plus simple. Si tout cela est couronné de succès, des élections devront être organisées en 2022.

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