Au sommet du G7 à Biarritz, Donald Trump adoube Boris Johnson

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Pour son premier sommet international depuis sa nomination il y a un mois au poste de premier ministre de la Grande-Bretagne, Boris Johnson est apparu très à l’aise, multipliant les accolades avec le président américain.

Par Publié aujourd’hui à 12h13, mis à jour à 12h32

Temps de Lecture 3 min.

Le président américain, Donald Trump, et le premier ministre britannique, Boris Johnson, lors du sommet du G7 à Biarritz, dimanche 25 août.
Le président américain, Donald Trump, et le premier ministre britannique, Boris Johnson, lors du sommet du G7 à Biarritz, dimanche 25 août. NICHOLAS KAMM / AFP

On le disait déjà en difficulté, sans marge de manœuvre sur le Brexit, isolé au sein de la famille européenne. Pour son premier sommet international depuis sa nomination il y a un mois au poste de premier ministre de la Grande-Bretagne, Boris Johnson est apparu au contraire très à l’aise lors du G7 de Biarritz, multipliant les accolades avec le président américain, Donald Trump, et n’hésitant pas à tacler ses homologues du Vieux Continent.

Boris Johnson « est un fantastique premier ministre », a ainsi lancé Donald Trump dimanche matin, quelques minutes avant de prendre son petit-déjeuner avec l’ex-maire de Londres, la première rencontre entre les deux hommes. Le Brexit ? « BoJo », comme le surnomment les Anglo-Saxons, « n’a pas besoin de conseils, c’est l’homme qu’il faut pour le job, je le dis depuis longtemps », a assuré le président américain, ajoutant tout en élégance à propos de Theresa May : « cela n’a pas fait plaisir à sa prédécesseure… ».

Mieux, l’hôte de la Maison Blanche, habituellement avare de concessions et engagé dans une guerre commerciale sans merci avec la Chine, a assuré que les Etats-Unis signeraient « rapidement » avec la Grande-Bretagne un « très grand accord commercial (…) plus grand qu’il n’y en a jamais eu ». De quoi apporter de l’eau au moulin de Boris Johnson, qui veut prouver au peuple britannique que les effets négatifs d’un Brexit sans accord peuvent être compensés par la signature de nouveaux « deals » avec d’autres pays.

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Une « petite et innocente remarque »

Face à son homologue américain, Boris Johnson a d’ailleurs plaidé pour la « paix commerciale » à travers le monde, position traditionnelle des milieux d’affaires britanniques, favorables au libre-échange. Mais il l’a fait sur un ton très conciliant, évoquant lui-même une « petite et innocente remarque », alors qu’Emmanuel Macron a fait de ce sujet l’une des priorités du sommet de Biarritz et espère obtenir des avancées sur le sujet d’ici à la clôture de l’événement, prévue pour lundi après-midi. La veille, M. Johnson avait pourtant dit être « très inquiet » et estimé qu’augmenter les droits de douane « n’est pas une manière de faire ».

Seule certitude, ces préventions et ces marques d’attention montrent que la Grande-Bretagne compte aujourd’hui davantage sur l’autre rive de l’Atlantique que sur le Vieux Continent, où les Vingt-Sept multiplient les déclarations de fermeté à l’approche du Brexit, prévu pour le 31 octobre s’il n’est pas à nouveau reporté.

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Samedi, Donald Tusk, le président du Conseil européen, a ainsi sévèrement taclé Boris Johnson, expliquant ne pas vouloir collaborer avec lui si c’était pour préparer un Brexit sans accord. « J’espère toujours que le premier ministre Johnson n’aimera pas entrer dans l’histoire sous le pseudonyme de M. No Deal », a notamment lancé le dirigeant polonais.

Ce à quoi le premier ministre britannique a rétorqué que l’Union ferait bien de « laisser tomber le backstop » si elle veut un accord sur le Brexit. Ce dispositif, qui permet de garantir l’absence de frontière entre les deux Irlande en cas de sortie de l’Union, est contesté par M. Johnson, qui estime que c’est lui imposer de fait un maintien dans l’union douanière. Si « Donald Tusk ne veut pas rester comme M. No Deal Brexit, il devrait garder cela à l’esprit », a lancé le premier ministre britannique en apprenant les propos tenus par le président du Conseil européen.

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Pendant les discussions des chefs d'Etat au sommet du G7, à Biarritz, le 25 août.
Pendant les discussions des chefs d’Etat au sommet du G7, à Biarritz, le 25 août. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR “LE MONDE”

Assurance britannique

Signe de l’assurance britannique, Boris Johnson envisagerait également de ne pas rembourser ses voisins en cas de Brexit sans accord. Le texte négocié prévoit que la Grande-Bretagne doit payer quelque 40 milliards de livres (43,6 milliards d’euros) en cas de divorce avec l’Union européenne. Selon la presse d’outre-Manche, Downing Street envisagerait de ne débourser que 9 milliards de livres (9,8 milliards d’euros), estimant que les Britanniques n’ont pas à payer de compensation liée à la période de transition puisque celle-ci n’existerait pas en cas de Brexit sans accord.

Un argument immédiatement contesté à Paris. « Ce ne sera pas au Royaume-Uni de décider seul de ses obligations financières résultant d’engagements internationaux, explique une source diplomatique française. Cela devra être discuté et la somme ne pourra donc pas être éloignée du montant agréé dans l’accord de retrait. »

De fait, Emmanuel Macron continue de penser que les Britanniques n’ont pas d’autre choix que de trouver un accord avec Bruxelles. « La principale victime d’un Brexit dur serait la Grande-Bretagne », a-t-il encore répété lors d’une rencontre avec des journalistes, le 22 août, ajoutant que « les Etats-Unis ne pourraient le compenser si ce n’est au prix d’une vassalisation historique ». La Grande-Bretagne « ne va pas sortir de l’Europe en disant : je vais prendre plus de place, pour devenir le partenaire junior des Etats-Unis qui sont de plus en plus hégémoniques, je ne crois pas à ça », avait ajouté le chef de l’Etat.

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