« Au sein de l’OTAN, cette fois, les problèmes sont sur la table, crus et évidents. Ce sont les grandes questions du monde de l’après-guerre froide »

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Les chefs d’Etat de l’OTAN prennent place pour une photo de groupe à l’occasion des 70 ans de l’Alliance, à Buckingham Palace, le 3 décembre.
Les chefs d’Etat de l’OTAN prennent place pour une photo de groupe à l’occasion des 70 ans de l’Alliance, à Buckingham Palace, le 3 décembre. YUI MOK / AFP

Chronique. Ils sont vingt-neuf autour de la table, mercredi 4 décembre à Watford (Royaume-Uni), près de Londres, mais trois d’entre eux concentrent tous les regards. Ce sont les trois trublions, les professionnels de la disruption, les bad boys de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) : l’Américain Donald Trump, le Français Emmanuel Macron, le Turc Recep Tayyip Erdogan, ceux par qui le scandale arrive.

Et puis il y a les deux absents, qui ne font pas partie de la famille et sont pourtant dans toutes les têtes : le Russe Vladimir Poutine et le Chinois Xi Jinping. L’anglais a une belle expression pour eux : « les éléphants dans la pièce », ceux dont on aimerait ne pas parler mais qui sont trop gros pour qu’on les ignore.

Comme anniversaire, on aurait pu imaginer plus serein pour cette vénérable septuagénaire, l’OTAN, en d’autres temps parée de toutes les vertus. Depuis deux ans, les nuages se sont accumulés, le tonnerre a grondé de Washington, l’horizon turc s’est profondément brouillé et la foudre est tombée de Paris. Maintenant, la tempête parfaite est là, prête à exploser sur Londres, qui n’en demande pas tant.

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Tout a été fait pour que l’explosion ne se produise pas. Eviter le drame et montrer que contrairement à ce qu’a dit le président américain en 2017, l’OTAN n’est pas « obsolète », ni en état de « mort cérébrale » comme l’a dit en novembre son homologue français, ni gravement dysfonctionnelle comme l’a montré le président turc en lançant ses troupes en Syrie sans consulter ses alliés sur place.

Crise ? « Il n’y a pas de crise ! », nous jurait son secrétaire général, Jens Stoltenberg, en sortant d’une explication de gravure avec Emmanuel Macron, le 28 novembre à l’Elysée.

« Chercher le plus petit dénominateur commun »

Les sherpas se sont affairés, ces dernières semaines, à préparer un communiqué final qui a été adopté sans bruit. Une « revue stratégique » sera lancée. L’OTAN survivra à cette épreuve. S’il y a une chose qu’on sait faire dans cette organisation, ironisait un haut diplomate français à la veille du sommet, « c’est éviter les problèmes et chercher le plus petit dénominateur commun » ; cette fois, le plus petit dénominateur commun, c’est « ne pas perdre les Turcs et ne pas énerver Trump ».

Pour la deuxième option, c’est raté, si l’on en juge par l’offensive du président américain mardi, en marge des premiers entretiens bilatéraux. La froide brutalité du long échange de MM. Trump et Macron devant la presse après que le premier eut jugé « insultantes » et « très, très méchantes » les déclarations du second sur la « mort cérébrale » de l’OTAN dans The Economist, la manière dont chacun a assumé publiquement ses différends, ont au moins abouti à un résultat : cette fois, les problèmes sont sur la table, crus et évidents. Ce sont les grandes questions du monde de l’après-guerre froide, qui n’en finit pas de se fracturer.

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