au sein de la coalition entre Ligue et M5S, une surenchère électoraliste

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Le président italien, Sergio Mattarella, a mis en garde les deux vice-présidents du conseil, Luigi Di Maio et Matteo Salvini.

Par Jérôme Gautheret Publié aujourd’hui à 12h34

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Le président  du conseil italien, Giuseppe Conte, entouré de ses  vice-présidents, Luigi Di Maio  (à gauche) et Matteo Salvini, à Rome,  le 20 octobre 2018.
Le président  du conseil italien, Giuseppe Conte, entouré de ses  vice-présidents, Luigi Di Maio  (à gauche) et Matteo Salvini, à Rome,  le 20 octobre 2018. Remo Casilli / REUTERS

Par goût personnel autant qu’en raison de son rôle, le président italien, Sergio Mattarella, est avare de ses mots. D’ordinaire, son influence s’exerce plutôt dans le secret, à travers les canaux de discussion informels qui existent entre les deux sièges de l’exécutif, le palais du Quirinal et le palais Chigi. Aussi le commun des mortels n’en perçoit-il la plupart du temps que l’écho lointain, à travers les confidences et indiscrétions de ses collaborateurs.

Pour ces raisons, la mise en garde publique que le chef de l’Etat italien a adressée aux deux vice-premiers ministres jeudi soir, depuis l’aéroport romain de Ciampino, alors qu’il revenait d’un voyage officiel en Angola, doit être vue comme un signe de première importance. « Les rapports d’amitié avec la France doivent être défendus et préservés. Il faut rétablir immédiatement un climat de confiance avec nos alliés, et cela passe par le plein respect des dynamiques institutionnelles de chaque Etat », a-t-il affirmé.

Lire la tribune de Luigi Di Maio : « Pourquoi j’ai voulu rencontrer des représentants des “gilets jaunes” »

Sans capacité directe d’influence sur les dirigeants de la Ligue et du Mouvement 5 étoiles (M5S), dont les orientations politiques sont aux antipodes des siennes (Sergio Mattarella est un vieux routier de la démocratie chrétienne), le chef de l’Etat cherche avant tout à peser sur deux acteurs institutionnels, le président du conseil, Giuseppe Conte, traditionnel arbitre des querelles incessantes entre la Ligue et le M5S, et le très discret ministre des affaires étrangères, Enzo Moaveri, pour qu’ils rappellent à leurs obligations les deux vice-premiers ministres, Luigi Di Maio et Matteo Salvini.

« Tourner la page »

Seront-ils entendus ? D’après les confidences qui filtrent de la présidence du conseil, Giuseppe Conte semble pour l’heure incapable de contenir les deux chefs politiques du gouvernement qui, chacun à leur manière, considèrent qu’il est payant, dans la perspective des élections européennes du 26 mai, de s’en prendre à Paris.

Ainsi le M5S paraît-il décidé à ne pas revenir en arrière, et à employer contre la France d’Emmanuel Macron, une rhétorique voisine de celle qu’il employait naguère, en politique intérieure, contre le Parti démocrate de Matteo Renzi. Son chef, Luigi Di Maio, y est d’autant plus décidé qu’il est contesté en interne, et que la concurrence du très populaire Alessandro Di Battista – qui lui aussi participait à la rencontre avec les « gilets jaunes » à Montargis mardi 5 février – le force à une forme d’intransigeance.

Son partenaire de coalition, Matteo Salvini, a de son côté cherché à prendre ses distances sans pour autant se désolidariser. Aussi a-t-il assuré de son envie de « tourner la page », tout en énonçant plusieurs revendications apparaissant comme de nouvelles critiques contre Paris : fin des reconduites à la frontière entre la France et l’Italie mais aussi des tracasseries contre les travailleurs frontaliers, et retour d’« une quinzaine » d’anciens militants d’extrême gauche des années de plomb « qui ont été condamnés mais mènent la belle vie en France ».

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