Au Royaume-Uni, l’horizon économique ne cesse de s’obscurcir

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Devant la Banque d’Angleterre, à Londres, le 17 juin.

Inutile d’être un économiste chevronné pour comprendre pourquoi le Royaume-Uni est l’un des pays qui souffrent le plus du Covid-19 sur le plan économique. Il suffit de mettre le nez dehors à Londres : les métros sont encore largement vides ; les magasins non alimentaires ont le droit de rouvrir depuis le lundi 15 juin, mais uniquement en Angleterre et en Irlande du Nord (pas en Ecosse ni au Pays de Galles) et beaucoup demeurent fermés. Quant aux pubs, restaurants et coiffeurs, ils doivent rester clos au moins jusqu’au 4 juillet. Le pays compte aujourd’hui parmi ceux qui font le plus durer le confinement et qui maintiennent donc leur économie au point mort le plus longtemps.

Si le premier ministre, Boris Johnson, se montre aussi prudent, c’est parce que, face à la pandémie, le Royaume-Uni a le pire bilan d’Europe : 42 000 morts ont été enregistrés officiellement, avec une surmortalité totale de plus de 63 000 personnes. Selon Neil Ferguson, épidémiologiste à l’Imperial College de Londres, la principale explication vient du confinement, instauré trop tardivement (le 23 mars). « Si nous l’avions introduit une semaine plus tôt, nous aurions réduit le bilan de moitié, au moins », expliquait-il, jeudi 11 juin. Avec un virus plus répandu dans la population, il faut davantage de temps pour que sa propagation se résorbe. Politiquement, M. Johnson souhaite sans doute éviter d’être accusé de faire preuve de légèreté une deuxième fois.

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Economiquement, cette longue mise à l’arrêt se traduit par une récession historique. Le produit intérieur brut (PIB) britannique devrait reculer de 11,5 % en 2020, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Seules l’Italie et la France font aussi mal, avec des baisses à peu près équivalentes. Certes, ces prévisions sont incertaines, mais la grande majorité des économistes mise, elle aussi, sur une diminution du PIB d’environ 10 % pour l’ensemble de l’année. Un coup d’œil dans le rétroviseur permet de saisir la violence du choc. Le PIB a chuté de 6 % en mars, de 20 % en avril et, si le rebond a débuté en mai, le chemin pour revenir au niveau d’avant la pandémie sera long.

Face au choc, les autorités ont mis en place des plans d’aides inédits. Elles ont notamment créé dans l’urgence un système de chômage partiel qui n’existait pas

Selon Jefferies, une banque qui suit des données en temps réel, la consommation d’électricité reste actuellement 12 % au-dessous de son niveau d’avant la crise, le trafic routier est inférieur de 13 % à ce qu’il était, et l’utilisation des transports publics demeure en baisse de 68 %. Quant au trafic aérien, il est presque immobilisé (– 88 %), puisque le Royaume-Uni a imposé aux visiteurs quatorze jours d’isolement, rendant presque impossibles le tourisme et les voyages d’affaires.

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