Au Royaume-Uni, les libéraux-démocrates ne parviennent pas à percer

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Jo Swinson, cheffe de file des libéraux-démocrates, face au journaliste Andrew Marr lors d’une apparition dans l’émission politique « The Andrew Marr Show » de la BBC, le 24 novembre 2019.
Jo Swinson, cheffe de file des libéraux-démocrates, face au journaliste Andrew Marr lors d’une apparition dans l’émission politique « The Andrew Marr Show » de la BBC, le 24 novembre 2019. JEFF OVERS / AFP

C’est l’un des paradoxes de cette campagne électorale britannique. Les libéraux-démocrates (LibDem) restent coincés en deuxième division, loin derrière les conservateurs de Boris Johnson, qui font la course en tête (43 % d’intentions de vote) et les travaillistes (30 %). Le parti a glissé, à en croire les sondages, de plus de 20 % d’intentions de vote début novembre à tout juste 15 % aujourd’hui. A quinze jours des élections législatives, prévues le 12 décembre, la tendance paraît de plus en plus difficile à inverser.

En début de campagne, l’état-major du parti était très confiant

Il s’agit pourtant du seul parti se revendiquant 100 % proeuropéen du paysage politique national. Et les conservateurs comme les travaillistes s’étant radicalisés – les premiers en phagocytant le Parti du Brexit, les deuxièmes en confirmant leur virage à gauche toute –, le LibDem aurait dû pouvoir se faire une belle place au centre. En début de campagne, l’état-major du parti était très confiant, porté par la multiplication des défections de députés conservateurs à leur profit.

Avec le recul, deux choix stratégiques s’avèrent plutôt malheureux. Jo Swinson, la nouvelle cheffe du parti, 39 ans, a choisi de faire campagne non plus seulement sur la tenue d’un deuxième référendum sur le Brexit, mais sur la révocation de l’article 50 (l’annulation pure et simple du divorce avec l’Union européenne). Ce choix a été opéré mi-septembre, juste avant le Congré annuel des travaillistes, et était destiné à ériger le parti libéral en « seul parti pro-remain » du pays.

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Réponses embarrassées sur le plateau de la BBC

Mais cette ligne de conduite ne passe manifestement pas ; ni chez les brexiters, ni même chez une partie des remainers. Faire comme si les 17,4 millions de votes en faveur d’une sortie de l’Union européenne, lors du référendum de 2016, n’avaient aucune valeur ? Il s’agirait d’un vrai déni de démocratie, ont dénoncé les adversaires du LibDem.

Mme Swinson a revendiqué son ambition de devenir première ministre

En début de campagne, Mme Swinson a aussi revendiqué son ambition de devenir première ministre, mais ses déclarations ont été jugées peu crédibles. Pour qu’elle entre à Downing Street, il faudrait que les libéraux-démocrates passent de vingt à au moins trois cent vingt sièges à la Chambre des communes, ce qui semble improbable au vu des sondages. Ils sont réputés peu fiables au Royaume-Uni, mais de là à rater un tsunami libéral…

La patronne du parti – qui se présente pour sa part dans le sud-ouest de l’Ecosse, sa région natale – se montrait impatiente de participer à son premier grand débat de campagne, vendredi 22 novembre, sur le plateau de la BBC, face à un panel d’une cinquantaine de citoyens censé être représentatif de l’électorat national. Elle a passé un très mauvais moment, enchaînant les réponses embarrassées aux questions difficiles.

Désormais, le ton est au réalisme. Dimanche, Mme Swinson a reconnu qu’« en l’état, Boris Johnson est parti pour gagner une majorité ». Lundi 25 novembre, Chuka Umunna, ex-député Labour et étoile montante du parti, a affirmé, pour sa part, que la priorité des libéraux-démocrates était « au moins d’empêcher une majorité conservatrice ».

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