Au Royaume-Uni, les familles des victimes du Covid-19 réclament toujours une enquête publique

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Le premier ministre britannique Boris Johnson (au centre ), et les deux principaux conseillers scientifiques de Downing Street, Chris Whitty (à gauche) et Patrick Vallance, à Londres, le 9 septembre 2020.

Ce n’est pas simple de parler de choses aussi douloureuses par vidéo interposée. Matt Fowler et Jo Goodman, cofondateurs de l’association britannique de victimes du Covid-19 Bereaved Families for Justice UK, ont pourtant accepté de témoigner. Tous deux ont perdu leur père en avril lors de la « première vague » pandémique. Celui de Matt, Ian, n’avait que 56 ans, il venait tout juste de partir en retraite anticipée, après une carrière d’ingénieur chez Jaguar Land Rover. Originaire de Nuneaton (Warwickshire, centre de l’Angleterre), « c’était un homme adorable », raconte Matt, 33 ans, technicien chez Jaguar.

Ian Fowler a commencé à montrer des symptômes du Covid-19 – toux, difficultés respiratoires – un peu après mi-mars. A l’époque, le gouvernement ne conseillait encore qu’un soigneux lavage des mains et n’avait pas interdit les rassemblements. Il a été hospitalisé le jour de l’entrée nationale en confinement, le 23 mars, mais son état a empiré, l’hôpital l’a mis sous respirateur. « Les membres du personnel ont été fantastiques, ils ont beaucoup aidé, mais, au bout de trois semaines, ils nous ont dit qu’il n’y avait plus rien à faire. »

Matt n’était pas sur place quand son père est tombé malade, « la dernière fois que je l’ai vu, c’était pour son anniversaire, en janvier. Mon papa était très populaire, pour ses funérailles, on ne pouvait pas être plus de dix [selon les consignes officielles] mais il y avait plus de trois cents personnes alignées dans la rue. » Cinq mois plus tard, son absence est toujours aussi vive : « Pour moi, c’est comme s’il était là, et puis soudain, il n’est plus là. Tout a été si brusque, je me sens plus en colère qu’autre chose. Sa mort était totalement évitable », juge encore Matt.

Critique unanime

Jo Goodman, 31 ans, est originaire de Norwich (dans le Norfolk). Elle a du mal à retenir son émotion. Son père, Stuart Goodman, 72 ans, était photojournaliste à la retraite, « la personne la plus adorable qui soit. Il avait des problèmes de santé, nous l’avions presque perdu l’an dernier après une attaque cardiaque. Il avait bien récupéré. La dernière fois que je l’ai vu, c’était en novembre, puis je suis partie en Inde. »

L’hôpital soupçonne Stuart de développer un cancer fin 2019, réalise des examens, lui fixe rendez-vous le 18 mars pour lui communiquer le diagnostic. « Je l’ai appelé en panique, je lui ai dit qu’il ne s’agissait pas d’examens, qu’à l’hôpital ils pouvaient bien lui transmettre le diagnostic par téléphone. Mais il n’a pas voulu faire d’histoires, il s’est rendu à l’hôpital. Il n’y avait pas de distanciation sociale, le personnel ne portait pas de protection alors que les patients étaient tous très vulnérables. On pense que c’est l’endroit le plus probable où il a attrapé le virus. »

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