Au Royaume-Uni, « le crédit universel vous rogne jusqu’à l’os »

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Censée simplifier l’aide sociale, cette allocation unique a entraîné dettes et arriérés de loyer, et fragilisé des millions de Britanniques.

Publié aujourd’hui à 11h27

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Campagne contre l’austérité et distribution alimentaire près de Downing Street, à Londres, en novembre 2017.
Campagne contre l’austérité et distribution alimentaire près de Downing Street, à Londres, en novembre 2017. Simon Dawson / REUTERS

Clare Eckerman est loin d’être un cas exceptionnel. Agée de 62 ans, cette gestionnaire d’une école du comté de Durham, dans le nord-est de l’Angleterre, a perdu 400 livres par mois (457 euros) depuis qu’elle est passée au crédit universel à l’automne 2018. La vie, dit-elle, est maintenant plus difficile, plus stressante et incertaine : « Ça accroît votre inquiétude et votre anxiété. Il est très difficile de joindre les deux bouts. Le crédit universel vous rogne jusqu’à l’os. En ce moment, on n’a pas de quoi acheter des vêtements dans les magasins ; on n’a pas les moyens de profiter de la vie, d’aller au théâtre ou de dîner dehors. Aucun luxe. »

Instauré en 2013 par David Cameron, l’universal credit était destiné à faire entrer le système d’aide sociale du Royaume-Uni dans le XXIe siècle. Des millions de demandeurs d’allocations – chômeurs ou travailleurs à bas revenus – devaient bénéficier de cette nouvelle prestation numérique, qui fusionne en un seul versement mensuel six allocations distinctes. Le système devait être plus efficace et en même temps inciter les bénéficiaires à préférer le travail aux allocations, ou à travailler davantage d’heures.

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En réalité, conjugué aux mesures d’austérité drastiques imposées depuis 2010, ce nouvel outil a aggravé les problèmes d’un précariat florissant – ces millions de Britanniques qui n’arrivent simplement pas à joindre les deux bouts, même s’ils ont un emploi. L’attente de cinq semaines au moins pour un premier versement d’allocations – censée familiariser les bénéficiaires, habitués à un paiement hebdomadaire ou bimensuel, au principe d’un budget mensuel – a entraîné des dettes, des arriérés de loyer et conduit des dizaines de milliers de personnes aux banques alimentaires.

« Notre frigo est à bout de souffle »

C’est le Department for Work and Pensions (DWP), l’agence de prestations sociales du Royaume-Uni, qui avait conseillé à Mme Eckerman, qui a également le statut d’invalide en raison d’une maladie dégénérative, de passer au crédit universel. Mais personne ne lui avait dit que le transfert réduirait son revenu du jour au lendemain, ni qu’une fois qu’elle aurait touché le crédit universel, il lui serait impossible de revenir en arrière.

Le dossier de Clare Eckerman a été repris par la députée travailliste Laura Pidcock, qui a exigé que le DWP lui verse une compensation pour l’avoir mal conseillée. Jusqu’à présent, le DWP a laissé entendre qu’il n’existait aucune preuve solide en ce sens. Mme Eckerman, diplômée en mathématiques, affirme que personne n’accepterait sciemment de signer une réduction de revenu de 5 000 livres par an.

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