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« Vive le Québec libre ! », clame une pancarte portée à bout de bras par un manifestant antimasque le 15 août à Montréal. Imagine-t-on le général de Gaulle, auteur de la célèbre apostrophe lancée le 24 juillet 1967 dans la même ville, en appeler à la sacro-sainte liberté pour refuser de porter un masque en pleine crise sanitaire ?
Les quelques milliers de Québécois qui défilent depuis fin juillet dans les rues de Québec ou de Montréal pour protester contre son port obligatoire dans les lieux publics fermés, mesure décrétée par le gouvernement de la province le 18 juillet, sont pourtant convaincus qu’ils sont les derniers à incarner l’esprit de résistance cher à l’illustre cousin français. Ils se sont prévalus, le 8 août, d’avoir rassemblé « la plus grande manifestation organisée en Amérique du Nord » contre le port du masque, revendiquant quelque 50 000 participants. La police n’en a compté que 4 000.
Des citoyens « anti-tout »
Dans la foule, démasquée, cela va sans dire, et peu soucieuse de distanciation physique, une femme porte une casquette à l’effigie de Donald Trump, une autre s’interroge sur « cette démocratie dans laquelle lui est confisquée sa liberté de choisir [de porter ou pas le masque] ». Une actrice québécoise, Lucie Laurier, apporte à la manifestation la touche de glamour et de (pseudo-) crédibilité liée à sa célébrité. Filmée par quelques admirateurs autour d’elle, elle lâche devant les caméras de Radio Canada tout ce qu’elle a sur le cœur : sa colère face à un gouvernement « corrompu », des autorités sanitaires « incompétentes » et des médias « menteurs ». La séquence ne sera pas diffusée par la chaîne de télé publique mais fera le tour du Web, accréditant un peu plus la croyance de ces manifestants en des « médias censeurs ».
Derrière ces citoyens sceptiques, antimasque, antivaccins aussi bien qu’« antitout » se trouve une nébuleuse d’organisateurs québécois proches de l’alt-right américaine, qui se réjouissent de ce « réveil du peuple ». Parmi eux, Alexis Cossette-Trudel. Cet homme de 48 ans est le fils d’un célèbre couple de militants du Front de libération du Québec, mouvement indépendantiste adepte de l’action directe, souvent violente, contraint à l’exil à Cuba, puis en France, pour avoir participé, en octobre 1970, à l’enlèvement d’un diplomate britannique.
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